Cours sur le biographique et l'autobiographie.
[...] L'écriture est alors réflexive et ainsi l'autobiographie se double d'un métadiscours. C'est le commentaire sur l'écriture qui vient nourrir l'écriture. Rousseau, dans Les Confessions, interroge le temps de l'innocence, ce temps de la pureté, l'âge d'or si on veut, il interroge donc ce temps afin de cerner comment l'individu se construit. * Sartre, à l'apogée de sa carrière de philosophe et d'auteur entreprend de démystifier sa vocation d'écrivain en 1963. (cf ses œuvres : romanesques d'avant-guerre comme La Nausée, Le Mur qui ont choqué par leur noirceur ; le théâtre avec Les Mouches et Huis clos qui ont attiré public ; avec L'Etre et le Néant devient chef de file de l'existentialisme ; en 1945 il fonde la revue Les Temps modernes. [...]
[...] Pour lui, l'autofiction, c'est la fiction que j'ai décidé en tant qu'écrivain de me donner de moi-même en y incorporant, au sens plein du terme, l'expérience de l'analyse, non point seulement dans la thématique, mais dans la production du texte Quelques pistes de réflexion L'imaginaire serait-il véridique ? Ecrire, est-ce devenir autre ? Raconter, est-ce fictionnaliser ? Ne doit-on parler que de mythomanies littéraires ? Comment dire le vrai avec pour instrument la mémoire et l'écriture ? La connaissance précède-t-elle l'écriture ? ou s'accomplit-elle par l'écriture ? [...]
[...] Le mouvement de l'écriture suit le mouvement de la subjectivité intime qui ressent les faits, actes, sentiments, comme vrais. Mais la sincérité intérieure est infiniment plus fiable que la vérité rationnelle, froide, objective. L'écriture sincère est un flot interrompu de mots, de phrase qui expriment du dedans la vérité intime de l'être. Cf : la sincérité de Rousseau dans le livre 3 des Confessions, si on exclut le préambule et sa déclaration péremptoire : j'écris absolument de mémoire, sans monuments, sans matériaux qui puissent me la rappeler. [...]
[...] Une distorsion émotionnelle ou temporelle. Nos émotions sont autres a posteriori, le temps fait évoluer les sentiments. Le moi de l'autobiographie serait alors une élaboration, une construction, comme le serait un roman. Une construction par l'imaginaire. Lejeune : Les Brouillons de soi Le critique y définit l'autobiographie comme un texte régi par un pacte autobiographique : l'auteur s'engage à tenir sur lui-même un discours véridique. Un autobiographe, ce n'est pas quelqu'un qui dit la vérité sur lui-même, mais quelqu'un qui dit qu'il la dit. [...]
[...] Le pacte autobiographique Pour Lejeune, c'est un récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité Origines de l'individualisme On note quelques formes d'autobiographies dès le Moyen Âge avec des chroniques, des vies, des mémoires, confessions spirituelles, et récits de vie, Cet examen de soi vient d'une tradition liée à l'Antiquité, avec cette quête de la sagesse prônée par Socrate : connais-toi toi-même Le qui suis-je est une question lancinante, au XVIe siècle, surtout chez Montaigne dans ses Essais. Mais l'essor du genre autobiographique est surtout lié à l'humanisme et aux Lumières. Pour Ernst Cassirer, un critique et philosophe allemand (1874- 1945), le XVIIIe siècle est le siècle de l'émergence de l'individu, de l'idéologie, de la philosophie, du social. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture