Fiche de lecture de l'ouvrage Le coup d'Etat permanent de François Mitterand. 6 pages
Publié en 1964, Le coup d'Etat permanent accable De Gaulle, son accession au pouvoir et le régime mis en place sur un ton de pamphlet. François Mitterrand apparaît alors comme un des porte-parole de l'opposition au gaullisme.
[...] Cependant, successeur du bonapartisme, le gaullisme ne s'identifie pas tout à fait avec lui. Comme le bonapartisme, le gaullisme est une idéologie qui utilise les plébiscites et les référendums. La Vème Répulique est donc, selon l'auteur, un mélange d'autoritarisme et de démocratie, montrant que les formes démocratiques ne garantissent pas un régime contre une dérive autoritaire. Le livre de Mitterrand stigmatise donc la nature originale du pouvoir de De Gaulle : selon lui, il s'agit avant tout d'un « césarisme », c'est à dire d'un régime politique inspiré du gouvernement de Jules César dans lequel le pouvoir est concentré entre les mains d'un homme soutenu fortement par le peuple. [...]
[...] La IVème République renoue avec les habitudes de la IIIème, en effet l'enchaînement des crises empêche la continuité de la politique. De plus, l'entêtement des gouvernements à vouloir perpétuer une politique coloniale a pour conséquence de détacher les Français de leurs gouvernants et l'armée du régime: celle-ci dernière devient de plus en plus sensible au discours gaulliste. Lorsqu'éclate la crise en Algérie, le gouvernement Pflimlin tente de sauver la IVème République, mais »immobilisme est trop ancré dans la nature du régime ». [...]
[...] Mitterand le qualifie ainsi de « général expert à fabriquer des 18 juin en série » Il est « le sauveur » De Gaulle s'efforce de rechercher une légalité, c'est-à-dire de passer du « gaullisme charismatique » au « gaullisme institutionnel » constitue donc une rupture dans l'histoire du gaullisme. La Constitution constitue à ce titre pour de Gaulle un instrument au service d'un pouvoir absolu. En interprétant la constitution à son avantage, de Gaulle opère un coup d'Etat constitutionnel. [...]
[...] Après une période controversée où il travailla pour le régime du général Pétain et une participation à la résistance, François Mitterand débute son parcours politique sous la IVème et sous la Vème République. En 1946, il entre en politique, dans le Rassemblement des Gauches Républicaines. En tant que député de la Nièvre, il siège à l'Assemblée jusqu'en 1958, et rejoint l'UDSR (Union Démocratique et Sociale de la Résistance). Il est 11 fois ministre entre 1947 et 1957, mais en affirmant une forte personnalité politique. [...]
[...] Critique de l'oeuvre Dans le Coup d'Etat permanent, Mitterrand opère une dénonciation du caractère dictatorial de certains aspects du régime gaulliste. Le livre nous montre que la Vème République gaullienne rend la notion même de démocratie problématique, qu'il faut penser le concept de démocratie pour éviter de tomber dans la dictature. Mais les comparaisons opérées entre de Gaulle et Pétain ainsi qu'Hitler apparaissent parfois douteuses. Par contre, Mitterand rapproche bonapartisme et gaullisme; ce qui paraît plus juste et pertinent dans un concept de « droite autoritaire ». [...]
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