Ce poème est essentiel dans l'oeuvre car on en fait souvent le point de départ du Symbolisme au sens étymologique du terme, car le symbole est un signe de reconnaissance.
Ce sonnet comporte une des clefs de la poésie baudelairienne : la nature. Elle joue un rôle intermédiaire entre l'humain et le divin (...)
[...] La structure du poème Il s'agit d'un poème didactique : Baudelaire livre une méthode, celle de la synesthésie, c'est-à-dire des équivalences sensorielles, ce qui apportera un grand nombre de comparaisons dans le texte. Le poète utile très habilement la structure du sonnet : - le premier quatrain Il est construit sur l'équilibre homme / nature. - le deuxième quatrain Il prolonge le premier en le précisant. Les deux quatrains énoncent la théorie des correspondances. - les deux tercets Ils illustrent la théorie des synesthésies, correspondances horizontales entre les sensations. [...]
[...] Baudelaire va illustrer cette théorie par plusieurs connotations : vers 9 et 10 : pureté (enfants), harmonie musicale (hautbois), nature printanière (prairies) Les vers 9 et 10 établissent la technique des correspondances à l'aide de comparaisons : Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies (comparé adjectif polysémique mot de liaison comparant). La polysémie de l'adjectif permet de passer d'un sens à l'autre : odorat, toucher, ouïe, vue. On peut également remarquer que ces sensations ne sont pas enfermées et débordent de leur domaine. [...]
[...] Le poète conclut en insistant sur l'intensité des sentiments : -Ayant l'expansion des choses infinies (vers 12) La diérèse ex/pan/sion ainsi que l'hyperbole marquée par l'épithète (infinies) insistent sur la puissance suggestive de ces parfums qui paraît illimitée. -Qui chantent les transports de l'esprit et des sens (vers 14) Les transports marquent l'intensité des sentiments tandis que les sens s'allient à l'esprit. On retrouve là la théorie des correspondances : les sens provoquent par l'intensité des perceptions l'accès au spirituel. Ainsi, au terme de ces sensations, c'est l'esprit qui domine, l'idéal pouvant être atteint par la quête des sens. [...]
[...] Le vers 5 (Comme de longs échos qui de loin se confondent), grâce à des allitérations et des assonances traduit particulièrement cette harmonie imitative, comme des échos qui répètent l'idée des correspondances. Tout au long de ce quatrain, l'auteur transmet les interactions entre les sensations auditives et visuelles (correspondances horizontales) : échos, vers 5 ; ténébreuse, vers 6 ; nuit et clarté ; vers 7 ; sons, vers 8. Le dernier vers (vers : Les parfums, les couleurs et les sons se répondent présente une syntaxe particulièrement travaillée, avec l'énumération de trois sujets participant à la même action. De plus, le verbe pronominal témoigne que chaque sujet agit sur l'autre. [...]
[...] II- La théorie des correspondances Ses bases : premier quatrain Cette théorie repose sur : - une certaine perception de l'homme Dès le premier quatrain, l'homme est mis en équilibre avec la Nature. Le vers 3 est particulièrement symbolique : L'homme y passe à travers des forêts de symboles .évoqué simplement par le verbe passer on retrouve exprimés de l'homme, l'éphémère et une certaine passivité. L'homme n'agit pas sur la nature : il a un statut de récepteur et non d'émetteur (vers Qui l'observent : le sujet est la Nature, l'objet est l'homme) . [...]
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