Fiche de synthèse sur Le Cid de Corneille, vu dans sa dimension politique.
[...] Echos dans la pièce de l'actualité politique contemporaine : climat de guerre contre les Autrichiens et les Espagnols de même, la Castille est attaqué par les Maures. « La cour est en désordre et le peuple en alarme. » Episode durant la jeunesse de Corneille où les hollandais avaient tenté de remonter la Seine de nuit. Répression des duels : décime la noblesse d'épée, rappelle du commandement « Tu ne tueras point », qui est à contrario des paroles de Don Diègue (« Meurs ou tue. »). [...]
[...] Prudence militaire du roi. - question politique majeure pour les contemporains de Corneille : rapport entre l'absolutisme royal et la volonté d'autonomie des grands seigneurs. Nouvelle dimension dans la pièce innovation de Corneille. le roi comme fonction de juge entre Chimène et Don Diègue dans la scène 7 : volonté d'instaurer une justice d'État à la place d'une justice privée. Mise en scène d'un nouvel ordre judiciaire par la construction d'une scène de procès = ouverture par des cris d'appels à la justice du roi, présentation du discours de Chimène comme une plainte avec un sens de la déploration et de la poursuite judiciaire. [...]
[...] La place est un dû. L'éthique commande toujours s'imposer et de l'emporter sans aucune défaillance. Limites de cet ordre qui conduit à un échec dès que l'honneur se nourrit de l'affrontement des grands entre eux confrontation entre le Comte et Don Diègue). La gloire est sans cesse menacée par la moindre défaillance et par la durée, elle n'est pas acquise une fois pour toutes d'où un présent instable et une incapacité à appréhender l'histoire dans sa durée et de concevoir l'Etat. [...]
[...] Offre d'une belle mort au combat pour contrer les Maures par Don Diègue. Acte IV : assomption du héros absolu (scène 1 = présentation des exploits par Elvire/scène 2 = l'Infante le désigne comme « le jeune Mars ». cérémonie d'investiture célébré par le roi dans la scène 3 : - mise en scène effective avec une distribution entre deux protagonistes qui parlent et le silence des trois autres. Hommage généreux du roi qui admet son infériorité en comparaison des exploits accomplis = se met à la hauteur de Rodrigue par une lucidité humble + affirme la prééminence de sa fonction cérémonielle. [...]
[...] Le véritable salut du Cid dépend de Chimène seule. Le cycle des épreuves et des initiations s'achève dans la reconnaissance universelle du héros mais surtout dans l'ultime affirmation de l'identité des valeurs aristocratiques et des valeurs amoureuses. » Bernard Dort, Corneille dramaturge Renouvellement du héros cornélien : non pas enrichissement ou modification de son être mais inscription dans un monde par sa soumission à un roi. « Car le drame du Cid n'est pas celui de l'amour de Chimène et de Rodrigue que traverse le souvenir d'un père mort, mais bien le drame de l'instauration d'un nouvel ordre, d'un ordre de justice (dont le clef de voûte est le roi) à partir de cet ordre féodal, du désordre nécessaire de l'aristocratie. [...]
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