Le théâtre est une nouvelle passion pour les esprits éclairés : "l'amour de tous les bons esprits". D'emblée un vocabulaire mélioratif, constant tout au long de la tirade désigne le théâtre : amour... idolâtre.
Quant au vers "Et ce que votre temps voyait avec mépris" il rappelle qu'à l'époque de Corneille le théâtre est condamné par les autorités ecclésiastiques. Le clergé considérait que le théâtre, et notamment la comédie, pervertissait l'âme humaine, qu'elle l'écartait du droit chemin. Les comédiens étaient même excommuniés (...)
[...] Conclusion de la tirade d'Alcandre : Alcandre est une figure d'auteur dramatique (et même de metteur en scène, tel qu'il apparaître au XXe siècle). L'apologie du théâtre lui revient de droit. Pour convaincre Pridamant, qui n'aime guère le nouveau métier de son fils, il fait valoir la reconnaissance dont jouit le théâtre sous Louis XIII : regain d'intérêt du public, faveur du roi, des critiques et des auteurs. Ces arguments consacrent le théâtre comme un art majeur, reconnu et indispensable. [...]
[...] Même si le quelquefois signale au passage que Louis XIII n'était pas un spectateur très assidu. Mais le parallèle avec la guerre souligne que se consacrer au théâtre est une activité aussi noble, aussi grande le front ceint de lauriers donc aussi prestigieuse que remporter des victoires sur le champ de bataille. C'est un argument politique pour imposer toute l'importance que revêt dorénavant le théâtre. vers 1797-1800 l'argument littéraire. Le théâtre redevient un majeur de la poésie. Depuis ses origines antiques le théâtre est le sommet de la poésie, d'où la référence à Apollon (fils de Zeus et l'inventeur de la poésie et de la musique) et au Parnasse où il habite, haut lieu des arts et de l'inspiration. [...]
[...] Le clergé considérait que le théâtre, et notamment la comédie, pervertissait l'âme humaine, qu'elle l'écartait du droit chemin. Les comédiens étaient même excommuniés. Cette polémique se poursuivra d'ailleurs au XVIIIe siècle, J.J. Rousseau critiquera avec sévérité le théâtre, en stigmatisant ses effets corrupteurs sur les mœurs des citoyens, en dénonçant l'immoralité de la comédie et plus particulièrement la nocivité de l'œuvre de Molière. Mais à l'épique de Corneille, le théâtre jouit d'un certain regain de faveur de la part des autorités politiques. [...]
[...] L'épanouissement du théâtre résulte d'une volonté politique qu'il faut encourager et soutenir. Corneille s'y emploie. vers 1785-1792, l'argument social. C'est un divertissement recherché par tous. Le théâtre est partagé par toutes les classes sociales : les princes . le peuple en province comme à Paris. Des hyperboles mélioratives le soulignent : le plus doux . les délices . la sagesse profonde . d'un spectacle si beau Car le théâtre, pur divertissement, permet à l'homme d'échapper un moment à ses misères quotidiennes : se délasser d'un si pesant fardeau vers 1793-1796, l'argument politique. [...]
[...] Aux yeux de Corneille c'est une entreprise enrichissante, créatrice d'emplois, et du coups digne et respectable. Le vers 1804 le dit très directement à Pridamant : plus de bien et d'honneur qu'il n'eût trouvé chez vous Conclusion, vers 1805-1806 Défaites-vous enfin de cette erreur commune le vers résume toute la leçon de la pièce : se défaire des préjugés et des apparences. C'est l'aboutissement de la démonstration qu'Alcandre a mise en scène par l'illusion. Pridamant ne s'arrêtait qu'aux apparences et était enfermé dans ses préjugés. [...]
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