Dès les premiers mots de la scène, les répliques de Clindor et de Matamore s'articulent autour du verbe "rêver".
Vers 221 : "Quoi ! Monsieur, vous rêvez !"
Vers 225 : "Il est vrai que je rêve..."
Ces répliques ne manquent pas d'humour. En effet, on entre dans un rêve... et le verbe s'adresse aussi, sans doute, aux spectateurs. Avec l'acte II, nous entrons dans l'illusion comique, c'est-à-dire théâtrale.
De plus, le verbe construit sur "re-exvagare" est proche de déliter. Et "Il est vrai", comme le souligne Corneille avec ironie, qu'en vérité Matamore délire, divague, s'exprime de manière extravagante et ne cesse de prendre ses désirs pour des réalités. D'une certaine façon, c'est bien le seul moment où Matamore dira la vérité.
Vers 221/224 : « Quoi, Monsieur, vous rêvez ! ».
Feinte exclamation de Clindor qui connaît bien le caractère onirique de son maître. Valet parasite, il s'emploie surtout à provoquer les vantardises qui le rendent ridicule. Aussi, il ne lui ménage pas les flatteries que Matamore prend pour son argent comptant. D'emblée, il suggère avec une ironie à peine voilée le caractère héroï-comique de Matamore en mêlant aux exclamations et interrogations des termes nobles « âme hautaine... beaux faits... abattre des guerriers... lauriers... » qui introduisent le thème de la bravoure par tout un champ lexical qui occupe une place prépondérante dès ses premiers mots. (...)
[...] Vers 248 : Vient de chasser la mort qui logeait dans mes yeux Dans ce vers transparaît l'inquiétude de la mort. C'est sans doute l'un des ressorts de ce personnage qui fuit en permanence la réalité en se réfugiant dans les mots, à défaut d'être un véritable guerrier. Corneille ne le dit pas mais en un sens il le laisse deviner. Cette préoccupation, quasi métaphysique, est clairement évoquée par Matamore lui-même au cours de la scène 7 de l'acte III. Vers 249 : Regarde . [...]
[...] Avec l'acte II, nous entrons dans l'illusion comique, c'est-à-dire théâtrale. De plus, le verbe construit sur re-exvagare est proche de déliter. Et Il est vrai comme le souligne Corneille avec ironie, qu'en vérité Matamore délire, divague, s'exprime de manière extravagante et ne cesse de prendre ses désirs pour des réalités. D'une certaine façon, c'est bien le seul moment où Matamore dira la vérité. Vers 221/224 : Quoi, Monsieur, vous rêvez ! Feinte exclamation de Clindor qui connaît bien le caractère onirique de son maître. [...]
[...] L'Illusion comique, Pierre Corneille Passages étudiés : Acte II scène 2 - De Clindor Quoi Monsieur vous rêvez . à Veillaque . - Matamore . Toutefois, je songe à ma maîtresse à Clindor Son mécontentement n'allait qu'à votre honneur L'étude va se mener en deux temps. Premièrement nous nous intéresserons à la partie des vers 221 à 245 illustrant ce que nous appellerons la bravoure de Matamore puis à celle des vers 245 à 272 illustrant l'éloge du pouvoir de séduction dudit personnage. [...]
[...] Vers 252 : le ridicule du compliment que Matamore s'adresse à lui-même, alors que la syntaxe aurait justifié des qualificatifs visant le bel œil est souligné par le rythme ternaire du vers qui souligne la gradation est amplifie la complaisance avec laquelle le personnage se mire dans ses illusions. Il est encore plus grotesque quand il joue au bellâtre qui se pavane en faisant valoir ses attraits pour s'auto-admirer. Vers 253/256, la réplique de Clindor. Clindor entre avec complaisance dans le jeu de son maître. [...]
[...] Face à une situation concrète (l'arrivée d'un rival, Adraste, qui présent conquérir Isabelle que Courtise aussi Matamore . et bien sûr Clindor), Matamore a peur et veut fuir : l'emploi du présent symbolise la peur de Matamore qui veut fuir et le conditionnel (donc la valeur modale est celle de l'irréel, de l'éventualité . ) un Matamore qui se prête des qualités qu'il n'a pas. Le conditionnel le renvoie dans son illusion. Il vit dans l'illusion de son personnage ; c'est une illusion dans l'illusion théâtrale. [...]
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