Tous les éléments dramatiques qui participent au prologue sont un peu « renversants ». Rien n'y est classique, car rien n'est conforme à la logique. Tout est imaginé pour surprendre le spectateur, l'émerveiller, et bien sûr l'entraîner dans un monde où l'illusion théâtrale présentera des visions comme des images réelles.
L'argument : inversion du thème du fils prodigue (inversion rôle père/fils). Pridamant, le père qui se sent fautif et animé de remords, part à la recherche de Clindor (qui de plus, semble avoir fait fortune sans l'appui paternel).
Le lieu : une grotte, « cette large bouche est un mur invisible » vers 2, d'où parvient un climat étrange et d'où jaillira la lumière, contrairement au mythe de la caverne de Platon. La présentation de Dorante en fait une allégorie du lieu théâtral qui devient un lieu à mystère où d'obscures forces agissent, susceptibles de provoquer l'épouvante autant que l'émerveillement (...)
[...] Dans la scène Pridamant n'hésite pas à relever avec beaucoup d'humour la prétérition de Dorante en vers 65 Vous m'en dites beaucoup (Dorante v.49 Je ne vous dirai point qu'il commande au tonnerre . Les hasards d'une rencontre. Absence de l'histoire de Dorante, une amitié commune avec Pridamant. Hasard géographique pour justifier la présence du mage dans la région. Ils se sont connus à Rennes, et c'est tout. La présence constante du surnaturel : le commerce des ombres v6, / . consulté les envers v40 / sur les spectres parlants qu'il vous faut faire voir v.212 / . vous saurez par mes charmes (au sens du XVIIIème siècle, c'est-à-dire envoûter/enchanter et non séduisant). [...]
[...] Clindor : personnage constamment instable, en mouvement. Il a pris tant de formes Il a exercé de multiples métiers, changé de ville, et même changé de nom, dissimulé son identité sous le pseudonyme le sieur de la Montagne Didascalie Baroque : par l'effet d'une baguette magique, apparition pour une parade des plus beaux habits des comédiens. Ostentation de la richesse la splendeur des costumes, donc du paraître pour émerveiller Pridamant et le spectateur. Du drame à la comédie : exposition d'un drame à tonalité pathétique (tirade de Pridamant v19 à 46) qui débouche sur une comédie. [...]
[...] Corneille en fait un personnage à part entière présent durant toute la pièce. Il fait figure de dramaturge. La magie d'Alcandre s'oppose à la religion. Au XVIIe, siècle très religieux, seul la religion (au nom de Dieu) peut produire des miracles. Cet acte de sorcellerie qui va à l'encontre des principes, relève du baroque. La présence de la prétérition : Figure de style assez courante qui consiste par une formule négative à introduire tout ce qu'on ne voulait pas dire ? [...]
[...] Le lieu : une grotte, cette large bouche est un mur invisible vers d'où parvient un climat étrange et d'où jaillira la lumière, contrairement au mythe de la caverne de Platon. La présentation de Dorante en fait une allégorie du lieu théâtral qui devient un lieu à mystère où d'obscures forces agissent, susceptibles de provoquer l'épouvante autant que l'émerveillement. Un lieu étrange, ténébreux, pleins de mystères et dans la nature ! Du vers 2 à deux champs lexicaux : celui de l'obscurité et celui de la lumière qui semblent réuni dans une forme d'oxymore élargi comme s'il s'agit d'une lumière obscure. [...]
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