Les passions des personnages ont été poussées à l'extrême par la cruauté des circonstances. Celle-ci, opposant deux familles si liées, ont amené Horace à tuer le frère de son épouse, puis le fiancé de sa soeur. La mort de Curiace rend absolue l'opposition de Camille à son frère : de même, la victoire remportée par celui-ci, qui a dû pour cela surmonter ses premières amitiés, l'éloigne de toute volonté de compromis. La rencontre entre Horace et Camille à toutes les caractéristiques d'un duel dont la seule issue tiendrait à l'élimination d'une des parties (...)
[...] Vers 24 à 27 elle s'oppose violement à son frère Vers 28 à 33 Horace, gagné par la colère donne à sa sœur l'ordre impossible d'aimer non pas tant la victoire de Rome que la mort de Curiace. Vers 34 à 51 imprécations de Camille contre Rome Vers 52 à 56 une telle suite d'offenses conduit ce héros d'un patriotisme jaloux au meurtre de sa sœur. L'affrontement de morales irréconciliables Les devoirs dus à la patrie Horace parle en juge et en détenteur du droit ; les adjectifs utilisés appartiennent au domaine de la morale, de l'éthique. [...]
[...] Deux systèmes poussés à l'extrême apparaissent ici à travers deux idées du bien ; chacun est symbolisé par un nom propre. D'abord le nom de Curiace, nom qu'Horace évite de prononcer, puis celui de Rome qu'il met en avant, et qui servira de point de départ aux imprécations de Camille. Les positions respectives des protagonistes laissent donc pressentir l'impossibilité d'un accord entre le drame privé et le drame politique. L'un met de coté ses traits individuels et s'identifie à Rome au point que toute attaque contre celle-ci le visera nécessairement. [...]
[...] On pense aux funérailles dues aux défunts (cf. Antigone, Sophocle), mais ici l'attitude de Camille ne reproduit pas le rite funèbre, elle se veut au contraire une manifestation du culte amoureux : je l'adorais vivant, et je le pleure mort (v.15). La conjonction et semble établir dans ce vers une sorte de continuité au-delà de la mort ; les larmes ont presque le pouvoir magique de prolonger la vie de Curiace : lui refuser ces marques d'amour reviendrait pour Camille à ce que moi-même je le tue une seconde fois ! [...]
[...] Au vers 18, Camille trouve une nouvelle incarnation, quand elle se compare à une Furie En faisant référence à cette divinité de la vengeance, elle donne une autre forme à ses liens avec Horace. Ils sont du même sang et pourtant ennemis. Ils ont la même violente passion pour la cause qu'ils défendent. Le défi de Camille pousse Horace aux limites de l'héroïsme. Camille sacrifie sa vie aux valeurs qu'elle place au dessus de tout. Ce n'est pas un suicide mais rendre coupable son frère, un héros de Rome. [...]
[...] Il lui commande de se rallier à la célébration de cette victoire et songe à mes trophée (v.9). Ce faisant il évoque un autre modèle, celui de la digne Romaine qui place au dessus de tout l'idée de la patrie et reconnaît la tradition familiale ce que doit ta naissance aux intérêts de Rome (v.33)). Orienter l'âme de Camille vers la contemplation de trophée gagnés à la guerre, c'est exalter le thème de la maitrise de soi ; le choix raisonné d'un unique entretien conforme aux devoirs d'une Romaine suffit à remplacer les manifestations multiples du sentiment. [...]
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