Pour écrire sa seconde comi-tragédie, Corneille s'inspire de l'oeuvre de Guillén de Castro. Le Cid reprend ainsi un personnage déjà connu du public afin de développer les sentiments d'un homme tiraillé entre l'amour et l'honneur. Cependant, si cette pièce semble reprendre un thème classique et qu'elle est adoptée dès sa première représentation par le public, Le Cid devient très vite l'objet d'une querelle. Fondée sur la non conformité aux règles du théâtre classique, cette querelle dépasse vite le simple enjeu littéraire pour prendre une dimension politique (Richelieu reprochera à Corneille de montrer de façon trop claire le désire d'ascension des nobles). Le Cid est donc une pièce de théâtre originale et novatrice. Nous retrouvons d'ailleurs toute l'originalité de la pièce dans la scène d'ouverture qui met en scène Chimène et sa gouvernante Elvire (...)
[...] Or, c'est effectivement le cas. Chimène, par exemple, s'il elle choisit celui qu'elle aime, se conforme tout d'abord au choix de son père. De plus Rodrigue est un noble de très bonne maison dont la famille est illustre. Il possède donc toutes les qualités requises et est un époux tout à fait envisageable pour Chimène. Tous les adjectifs mélioratifs qui montrent les qualités des personnages de ce passage : vaillant fidèle . mettent en avant la noblesse et non le roi (c'est une des raisons pour laquelle cette pièce déclenchera une querelle). [...]
[...] Un mode d'énonciation original. Le rapport d'Elvire à Chimène est constitué de deux discours rapportés : celui d'Elvire au comte de Gormas (père de Chimène) et celui du comte à Elvire. On retrouve dans les vers 7 à 16 deux verbes à l'impératif : dis-moi et apprends-moi qui montrent l'impatience de Chimène et permettent d'introduire de plus en plus nettement le double discours. A l'intérieur de la tirade de Chimène on nous donne quelques éléments de l'intrigue. En effet, Chimène connaît déjà les sentiments de son père : un si charmant discours la douce liberté . [...]
[...] Au début les verbes sont à l'indicatif, puis le doute arrive : il semble Tout ceci pousse le spectateur à attendre la suite et crée un phénomène d'attente. Conclusion : Tous les éléments essentiels à la compréhension de la pièce nous sont donc donnés de manière originale par l'auteur au travers de cette scène d'ouverture. Il y a également une évolution dans cette scène. On voit en effet, par l'intermédiaire des dialogues, évoluer les personnages et l'intrigue. Enfin, le basculement progressif du texte dans un registre tragique peut faire penser à L'île des esclaves de Marivaux. [...]
[...] Nous verrons donc ce qui fait l'originalité de cette scène d'ouverture. I : Une scène d'exposition originale L'importance des deux premiers vers Les deux premiers vers de la pièce sont constitués de deux questions posées à Elvire. Elvire qui est le premier mot de toute la pièce. Ces deux questions font référence à des éléments passés et nous informent donc sur le déroulement de faits antérieurs à la pièce. La scène d'ouverture commence donc in medias res Cependant nous allons voir que Corneille nous informe de façon originale sur les événements passés. [...]
[...] CHIMÈNE Il semble toutefois que mon âme troublée Refuse cette joie, et s'en trouve accablée : Un moment donne au sort des visages divers, Et dans ce grand bonheur je crains un grand revers. ELVIRE Vous verrez cette crainte heureusement déçue. CHIMÈNE Allons, quoi qu'il en soit, en attendre l'issue. Introduction : Pour écrire sa seconde comi-tragédie, Corneille s'inspire de l'œuvre de Guillén de Castro. Le Cid reprend ainsi un personnage déjà connu du public afin de développer les sentiments d'un homme tiraillé entre l'amour et l'honneur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture