Le passage étudié ici correspond à celui de la scène 2 de l'acte II à partir de « Sais-tu qui je suis » jusqu'à la fin.
Rodrigue cherche le comte afin de venger de l'affront fait à son père, au déshonneur dont a pu être victime don Diègue. Après avoir trouvé le comte, Rodrigue semble ne pas perdre une seule seconde et décide d'engager le duel immédiatement. Le comte retarde l'échéance en refusant le duel pour motif de ce vers célèbre : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Le comte tente alors de le renvoyer, mais la ténacité du jeune Rodrigue de sauver l'honneur de son père oblige le comte à accepter le duel.
Nous sommes donc ici face à une scène qui va déterminer la suite de l'oeuvre, l'enjeu y est important et tout dépendra de l'issu du duel (...)
[...] II) Un comte orgueilleux contre un jeune héros. Le comte, nous l'avons vu dans les scène précédentes où ils apparaissaient être très orgueilleux et du reste, c'est cette orgueil qui le perdra, cet orgueil déjà remarqué à la scène 1 du même acte où le comte défiait l'autorité du roi malgré les menaces de don Arias. Il semblerait que la scène ici mette un point final à l'orgueil démesuré de cet individu. Il est prétentieux, ostentatoire, pédant, il connaît sa réputation et d'emblée la fait savoir à Rodrigue qui est certes admiratif mais pas forcément impressionné pour tout laisser tomber : Sais-tu qui je suis ? [...]
[...] Il se croit invincible mais Rodrigue a l'audace de lui faire rappeler le contraire en lui disant : Ton bras invaincu, mais non pas invincible La fin du dialogue sera à la fois synonyme de la fin du duel mais aussi de la mort du comte ; Rodrigue passe ainsi sa réelle première épreuve de héros en tuant le père de Chimène. Conclusion : Cette scène est essentielle pour comprendre la suite de la pièce, la mort à frapper, la tragédie est bien présente. Cette scène va faire avancer l'intrigue et la rendre plus complexe dans la lecture. Cette scène a aussi permis de montrer de quoi était capable Rodrigue qui est bel et bien le héros qu'on attendait ; Rodrigue fait preuve d'une tel héroïsme que parce qu'il est de sang noble. [...]
[...] Rodrigue cherche le comte afin de venger de l'affront fait à son père, au déshonneur dont a pu être victime don Diègue. Après avoir trouvé le comte, Rodrigue semble ne pas perdre une seule seconde et décide d'engager le duel immédiatement. Le comte retarde l'échéance en refusant le duel pour motif de ce vers célèbre : A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire Le comte tente alors de le renvoyer, mais la ténacité du jeune Rodrigue de sauver l'honneur de son père oblige le comte à accepter le duel. [...]
[...] Développement : Le duel verbal comme compensation du duel physique : Le duel sur scène n'étant pas toléré par les bienséances, Corneille nous invite à assister à un duel du langage qui anticipe l'affrontement physique. En effet, d'emblée, le comte rappelle à l'ordre Rodrigue : Sais- tu qui je suis ? le duel verbal était déjà annoncé par en début de scène par les courtes répliques des deux personnages ; des courtes répliques que nous retrouvons aussi à la fin de la scène, les répliques d'excédant pas plus de deux vers après la longue intervention du comte. [...]
[...] Cet orgueil, cet hybris permet au comte de mépriser Rodrigue en début de scène. Cependant, cette pitié va se changer en une certaine admiration du comte à l'égard de Rodrigue : Ce grand cœur qui paraît ( ) au choix que j'avais fait. Le comte apprécie Rodrigue par sa volonté de faire passer l'honneur avant l'amour et c'est en lui qu'il voyait un héros : Et croyant voir en toi l'honneur de la Castille (ce qu'il sera pourtant après avoir bouté les Mores), et a qui il lui avait promis sa fille : Mon âme avec plaisir te destinait ma fille chose qu'il ne semble plus voir en lui d'où son mépris et l'utilisation de l'imparfait et d'où ce qui va succéder à l'admiration : la pitié. [...]
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