La Fontaine est un poète classique qui fait de la fable son genre de prédilection, à l'imitation d'Esope, "Je chante les héros dont Esope est le père". Le Coq et le Renard nous évoque une autre fable plus célèbre : Le Corbeau et le Renard (...)
[...] Le Coq et le Renard (Livre II, Fable La Fontaine Sur la branche d'un arbre était en sentinelle Un vieux coq adroit et matois. Frère, dit un renard, adoucissant sa voix, Nous ne sommes plus en querelle : Paix générale cette fois. Je viens te l'annoncer, descends, que je t'embrasse. Ne me retarde point, de grâce : Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer. Les tiens et toi pouvez vaquer Sans nulle crainte à vos affaires ; Nous vous y servirons en frères. [...]
[...] L'ingéniosité du moraliste 21. La stratégie argumentative - un renard fidèle à sa réputation : L'indication scénique adoucissant sa voix annonce la fourberie célèbre de l'animal. Un traité de paix : le renard en est le messager, champ lexical de la paix et de la fraternité, tutoiement complice, jeu des pronoms personnels de la première personne (nous/je, vous/toi) Mais impatience du renard : impératifs masqués par les formules de politesse hypocrites, insistance sur ses autres occupations sans donner de détails précis et importance du temps : le renard est pressé, il faut aller vite - un coq averti en vaut deux : reprise du système argumentatif mis en place par le renard avec parallélisme (apostrophe, lexique, arguments) Même ton doucereux : Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle : hyperbole marquée par la fluidité des assonances et des allitérations, flatterie double joie (gradation) Le choix d'une rupture rythmique après 2 alexandrins met en relief la paix et surtout l'étonnement du coq, contraint à marquer deux césures fortes pour s'en persuader Que celle/De cette paix = en reprenant les propos du renard avec insistance (usage du démonstratif cette le coq gagne du temps et acquiert toute l'attention de son interlocuteur Une ruse improvisée : elle fonctionne par association, double joie introduit deux lévriers accélération avec l'enchaînement dans le même vers de la flatterie et de la parade, alourdissement des subordonnées, syntaxe heurtée : il improvise son argumentation. [...]
[...] - Ami, reprit le coq, je ne pouvais jamais Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle Que celle De cette paix ; Et ce m'est une double joie De la tenir de toi. Je vois deux lévriers, Qui, je m'assure, sont courriers Que pour ce sujet on envoie. Ils vont vite et seront dans un moment à nous Je descends : nous pourrons nous entre-baiser tous. - Adieu, dit le renard, ma traite est longue à faire, Nous nous réjouirons du succès de l'affaire Une autre fois.» Le galand aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Mal content de son stratagème. [...]
[...] La morale - retour au narrateur : insistance sur la rapidité de la fuite du renard - notre vieux coq : modalisation affective avec le pronom personnel notre point de vue du narrateur - Car c'est double plaisir de tromper le trompeur. : morale qui fait écho au corbeau et le renard ou à des pièces de Molière = explication de l'omniprésence du double, il préparait la morale. [...]
[...] La Fontaine est un poète classique qui fait de la fable son genre de prédilection, à l'imitation d'Esope, Je chante les héros dont Esope est le père Le Coq et le Renard nous évoque une autre fable plus célèbre : le corbeau et le renard L'art du conteur 11. Un bestiaire familier - 2 animaux très présents dans les fables - l'animal, proche des mœurs humaines = l'animal aurait une certaine âme, d'origine matérielle et d'ailleurs mortelle, tandis que l'homme en aurait deux : cette première âme, capable de plaisir et de souffrance, qui lui serait commune avec les animaux et lui servirait dans les fonctions courantes de la vie, et une seconde, celle dont parle la religion, spirituelle et immortelle. [...]
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