Carrière, "La Controverse de Valladolid" (de "Eminence" jusqu'à "restez silencieux") : commentaire

Résumé du document

Cours sur un extrait de "La Controverse de Valladolid" de J.-Cl. Carrière : introduction, texte (de "Emincence, les habitants du Nouveau Monde..." jusqu'à "restez silencieux"), vocabulaire, développement sous la forme de questions et réponses, conclusion.

Extraits

[...] C'est en 1550, en Espagne, dans la ville de Valladolid, que s'est déroulée la controverse entre les deux hommes, c'est-à-dire le débat entre les deux hommes. En 1991, le scénariste Jean-Claude Carrière tire de ce fait historique un scénario pour un téléfilm. Devant le succès de ce téléfilm, il en a ensuite tiré un livre paru en 1992, qui comme le téléfilm, s'est appelé La controverse de Valladolid. (Cf. préface de Jean-Claude Carrière à son œuvre.) Jean-Claude Carrière a donc imaginé que, pour trancher ce débat qui parcourt son église, le pape aurait décidé d'organiser en 1550 à Valladolid la rencontre entre les deux hommes, devant une commission de lettrés et le Conseil des Indes et devant un de ses cardinaux, envoyé comme légat du pape, c'est-à-dire comme représentant, pour arbitrer et trancher le débat, alors qu'en réalité les deux hommes n'auraient débattu que par textes interposés. [...]

[...] Sépulvéda veut prouver que les Indiens sont des esclaves de manière innée, sont nés esclaves, qu'ils ont une âme d'esclave. Cette thèse est formulée explicitement dans la première phrase du texte: les habitants du Nouveau Monde sont des esclaves par nature (l.1 + l.30) Las Casas est au contraire d'avis que les Indiens sont différents des Espagnols, mais qu'ils ne sont pas pour autant inférieurs ni des esclaves naturels. Cette thèse est implicite : le désaccord entre les deux hommes est évident et Jean-Claude Carrière ne ressent pas le besoin de placer dans la bouche du personnage de Las Casas l'expression de la thèse contraire pour ne pas alourdir le propos Quelle est la structure argumentative de chaque argumentation ? [...]

[...] Exemple : la colonisation de la Gaule par César (l.15-21). Autre exemple : ils cultivent des fruits et des légumes qui jusqu'ici nous étaient inconnus (l.64-65) 5 Réponse au deuxième argument en répondant point par point aux exemples : ne pas utiliser l'argent n'est pas un signe de barbarie, bien au contraire. (l.52-54) leur nourriture n'est pas inférieure à la nôtre mais différente, c'est une question de goût. (l.5658) ; des aliments européens sont a priori également peu ragoûtants. Leurs tubercules sont très bons. [...]

[...] Par exemple, ils échangeaient contre de l'or le verre cassé des barils. Eh bien ? s'écrie Las Casas. Parce qu'ils n'adorent pas l'or et l'argent au point de leur sacrifier corps et âme, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N'est-ce pas plutôt le contraire ? Vous déviez ma pensée, répond le philosophe. Et pourquoi jugez-vous leur nourriture détestable ? Y avez-vous goûté ? N'est-ce pas plutôt à eux de dire ce qui leur semble bon ou moins bon ? [...]

[...] César racontait la même chose des Gaulois qu'il asservissait ! Ils montraient, disait-il, une étonnante habileté pour copier les techniques romaines ! Nous ne pouvons pas retenir ici cet argument ! César s'aveuglait volontairement sur la vie véri- table des peuples de la Gaule, sur leurs coutumes, leurs langages, leurs croyances et même leurs outils ! Il ne voulait pas, et par conséquent ne pouvait pas voir tout ce que cette vie offrait d'original. Et nous faisons de même : nous ne voyons que ce qu'ils imitent de nous ! [...]