Elle occupe peu de place apparente dans le roman et meurt dès le départ de son fils ; on pourrait donc se demander si elle présente vraiment un intérêt significatif. Son statut social exact reste ambigu. Ses relations avec son fils sont très intenses et justifient le rôle de cette femme peu présente physiquement mais si importante pour comprendre la psychologie de son fils. On peut par ailleurs penser qu'elle joue un rôle négatif dans l'éducation qu'elle donne à Perceval, mais l'auteur la réhabilite à la fin et son rôle essentiel reste de poser des jalons narratifs que développera au fur et à mesure Chrétien de Troyes (...)
[...] Pour Perceval, sa mère reste une obsession :il la cite constamment au début du roman (huit fois devant Gornemant qui le lui reproche), veut revenir vers elle après l'épisode de Beaurepaire et après l'épisode du Graal mais il apprend qu'elle est morte de chagrin à cause de son départ et qu'il doit payer pour ce péché (à moins qu'il faille comprendre autrement le péché, la phrase est ambiguë ;en tout cas, postérieurement aux faits, la cousine et l'ermite jugent ainsi le silence). Symboliquement, il garde les vêtements qui le rattachent à son enfance près d'elle jusqu'à ce que Gornemant l'oblige à y renoncer : on voit ainsi mises en parallèle deux formes d'éducation, féminine puis masculine. La mère de Perceval a eu une étrange conception de l'éducation à donner à son fils. [...]
[...] Perceval ou le Conte du Graal, Chrétien de Troyes Etudiez le personnage de la mère de Perceval. Elle occupe peu de place apparente dans le roman et meurt dès le départ de son fils ; on pourrait donc se demander si elle présente vraiment un intérêt significatif. Son statut social exact reste ambigu. Ses relations avec son fils sont très intenses et justifient le rôle de cette femme peu présente physiquement mais si importante pour comprendre la psychologie de son fils. [...]
[...] Si elle νοus accorde cela, je vous défends le surplus, si vous voulez bien 1e laisser pour moi. Et si elle a un anneau à son doigt οu une aumônière à sa ceinture et qu'elle veuille bien par amour οu par prière s'en priver pour vous, je ne vois pas de mal à ce que vous emportiez son anneau et je vous donne congé de garder l'aumônière. Autre conseil : en chemin ou en ostel (dans une demeure, chez. quelqu'un), qu'il ne reste pas longtemps avec un compagnon sans lui demander son nom. [...]
[...] Aucun prêtre n'y est donc jamais venu célébrer la messe le dimanche, ou deux ou trois fois par an les jours de grandes fêtes? On peut constater que les personnages féminins importants sur le plan dramatique sont loin d'être monolithiques. Ainsi la mère de Perceval peut sembler par certains côtés négative, puisqu'elle prive son fils de l'éducation due à son rang, mais elle semble aussi exercer une influence bénéfique sur son destin, dans la mesure où c'est elle qui le protège par ses prières et l'empêche ainsi de connaître une fin prématurée, comme le révèle l'ermite. [...]
[...] La mère de Perceval a des origines difficiles à établir. Le royaume des Îles dont vient Clamadeu apparaît comme rival du royaume arthurien. Le siège de Beaurepaire en prend une dimension nouvelle : s'attaquer à Βlanchefleur, c'est s'attaquer indirectement au roi Arthur. Mais le double lignage, paternel et maternel, de Perceval est également originaire de ces Îles de la Mer. C'est ce que la mère apprend au jeune homme an début du roman : nul ne fut si redouté [que votre père] parmi les îles de la mer (p. [...]
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