Les personnages féminins dans le Conte du Graal sont de véritables pivots à l'élaboration romanesque, les femmes sont toutes de haute naissance et les descriptions du corps ne manquent pas. Chrétien de Troyes met en lumière plusieurs cas de figures. Différents types de personnages apparaissent : les femmes belles et nobles qui ont bon caractère, l'exemple de la dame au miroir qui est belle mais cruelle, et les femmes laides ou belles au caractère vil.
Les femmes, qu'elles soient, jeunes filles, demoiselles, dames, reines ou veuve, qu'elles soient belles ou hideuse, courtoises ou non, les femmes participent toutes à l'évolution du destin des personnages masculins, qu'ils s'agissent aussi bien de Perceval pour l'accomplissement de ses prouesses chevaleresque, bien qu'il échoue dans sa quête, ou pour Gauvain, l'homme séduisant et courtois qui achève sa quête et rétabli l'ordre (...)
[...] Le premier conseil est celui de l'attitude que Perceval doit avoir envers les jeunes filles (vers 497-520), ce conseil est le fondement même des relations hommes/femmes à l'époque médiévale : Si vous rencontrez ici ou là une dame qui ait besoin d'aide, ou une jeune fille sans secours, soyez tout prêt à les aider, si elles vous en font la requête, car tout honneur en relève. Celui qui n'honore pas les dames a perdu lui-même tout honneur. Mettez-vous au service des dames et des jeunes filles, et vous aurez l'estime de tous. Et si vous priez l'une d'amour, gardez-vous de lui être importun, ne faites rien qui lui déplaise. [...]
[...] La parole de la mère a elle aussi annoncer à grands traits les étapes de l'initiation de Perceval. Le roman décrit également des cas d'amour véritable entre un chevalier et une demoiselle, c'est le cas pour la cousine de Perceval qui mène un discours funèbre (vers 3370-3390): Hélas ! dit-elle, malheureuse que je suis, j'ai le dégoût de l'heure qui m'a vu naître Maudite, l'heure où je fus engendrée/ ainsi que l'heure où je naquis ! [ ] Pourquoi avoir pris son âme plutôt que la mienne ? [...]
[...] Car les choses que l'on cueille en passant n'ont pas la douceur ni la saveur de celles dont on paie le prix. Arrangez donc un tournoi contre mon père, si vous voulez avoir mon amour, car je veux savoir en toute certitude si mon amour serait bien placé, une fois que je l'aurais mis en vous. Tout comme elle l'avait proposé, il a entrepris ce tournoi, car l'Amour a une si grande puissance sur ceux qui sont en son pouvoir qu'ils n'oseraient rien refuser de ce qu'il a daigné leur commander. [...]
[...] Dans le roman l'amour est le moteur des actions. C'est par amour que Perceval se bat pour Blanchefleur, celle-ci (vers 2571-2776) : Et ice fut mervoille estrange,/ Que il avoit an sa losange/ Grant doçor qu'ele li faisoit,/ Que a chascun mot lo baisoit/ Si docement et si soef/ Qu'ele li metoit la clef/ D'amors an la serre do cuer. La femme est sans cesse désiré, comme l'une des uniques motivations masculines, par le référence à l'oie qui saigne, trois gouttes de sang, se désir d'amour devient le désir de s'illustrer, Perceval contre Sagremor. [...]
[...] Dès que Perceval l'aperçoit, il vient à elle à vive allure, cependant qu'elle serre son vêtement autour d'elle, pour couvrir sa chair. Mais aussitôt s'ouvraient des trous, car il suffit qu'elle se couvre en un lieu, pour que, fermant un trou, elle en rouvre deux ! Les femmes sont biens souvent des victimes. Par exemple le Chevalier Vermeil de la forêt de Guingueroi s'en prend à la reine Guenièvre en lui renversant du vin, l'allusion au pouvoir royal est assez explicite. [...]
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