Le deuxième paragraphe de cet extrait présente une syntaxe assez singulière. En effet, le paragraphe n'est composé que d'une seule phrase ce qui implique donc une ponctuation très variée et régulière, mettant en valeur les multiples accumulations et énumérations : "l'érudition, la philosophie, l'esprit, le talent d'écrire" (l.11), "depuis la plaisanterie,... au pamphlet du jour" (l.14), "dans la religion... dans les lois"(l.32-33), "aux rois... aux prêtres" (l.34-35) (...)
[...] En effet, le paragraphe n'est composé que d'une seule phrase ce qui implique donc une ponctuation très variée et régulière, mettant en valeur les multiples accumulations et énumérations : l'érudition, la philosophie, l'esprit, le talent d'écrire (l.11), depuis la plaisanterie, au pamphlet du jour (l.14), dans la religion dans les lois aux rois aux prêtres (l.34-35). Par ailleurs, la construction, plus particulièrement des lignes 14 à 28, montre une opposition renforcée par les nombreuses antithèses qui se traduisent par l'utilisation de verbes précis : les philosophes consol[ent] (l.19), attaqu[ent] (l.20) et frapp[ent] (l.22) d'autre part ; tantôt apprenant tantôt, au contraire, la dénonçant " (l.24 à 27) Cette construction spécifique imprime un rythme et un ton particulier au texte. [...]
[...] En Angleterre, Collins et Brolingbroke ; en France, Bayle, Fontenelle, Voltaire, Montesquieu les écoles formées par ces hommes célèbres, combattirent en faveur de la vérité, employant tour à tour toutes les armes que l'érudition, la philosophie, l'esprit, le talent d'écrire peuvent fournir à la raison, prenant tous les tons, employant toutes les formes, depuis la plaisanterie, jusqu'au pathétique, depuis la compilation la plus savante et la plus vaste, jusqu'au roman, ou au pamphlet du jour ; couvrant la vérité d'un voile qui ménageait les yeux trop faibles, et laissant le plaisir de la deviner ; caressant les préjugés avec adresse, pour leur porter des coups plus certains ; n'en menaçant presque jamais, ni plusieurs à la fois, ni même un seul tout entier ; consolant quelquefois les ennemis de la raison, en ne paraissant ne vouloir dans la religion qu'une liberté ; ménageant le despotisme quand ils combattaient les absurdités religieuses, et le culte quand ils s'élevaient contre la tyrannie ; attaquant ces deux fléaux dans leur principe, quand même ils paraissaient n'en vouloir qu'à des abus révoltants ou ridicules, et frappant ces arbres funestes dans leurs racines, quand ils semblaient se borner à élaguer quelques branches égarées ; tantôt apprenant aux amis de la liberté que la superstition, qui couvre le despotisme d'un bouclier impénétrable, est la première victime qu'ils doivent immoler, la première chaîne qu'ils doivent briser ; tantôt au contraire, la dénonçant aux despotes comme la véritable ennemie de leur pouvoir, et les effrayant du tableau de ses hypocrites complots et de ses fureurs sanguinaires ; mais ne se lassant jamais de réclamer l'indépendance de la raison, la liberté d'écrire comme le droit, comme le salut du genre humain ; s'élevant, avec une infatigable énergie, contre tous les crimes du fanatisme et de la tyrannie ; poursuivant dans la religion, dans l'administration, dans les mœurs, dans les lois, tout ce qui portait le caractère de l'oppression, de la dureté, de la barbarie ; ordonnant au nom de la nature, aux rois, aux guerriers, aux magistrats, aux prêtres, de respecter le sang des hommes ; leur reprochant, avec une énergique sévérité, celui qui leur politique ou leur indifférence prodiguait encore dans les combats ou dans les supplices ; prenant enfin, pour cri de guerre, raison, tolérance, humanité. Etude Cet extrait d'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain est un texte du marquis de Condorcet, ami des philosophes des Lumières. Ici, il fait, à travers la peinture de la société du XVIIIe siècle, l'éloge des philosophes. [...]
[...] En effet, les nombreuses énumérations et accumulations donne un rythme rapide à l'extrait : employant tour à tour toutes les armes employant toutes les formes au pamphlet du jour (l.10 à 14). Aussi, l'organisation identique des différents groupes syntaxiques, plaçant le verbe au participe présent en première place ajoute un côté percutant au rythme du paragraphe, les philosophes s'élevant, avec une infatigable énergie (l.30-31), selassant jamais (l.29), poursuivant (l.32), ordonnant (l.34) et reprochant (l.35). Le rythme additionné au vocabulaire élogieux vis-à-vis des philosophes donne à l'extrait un ton enthousiaste presque exalté. [...]
[...] En effet, le fait que le paragraphe ne contienne qu'une seule phrase souligne l'impression d'enthousiasme de l'auteur par rapport à ce qu'il exprime, sa foi dans le progrès puisqu'il semble intarissable d'éloges sur les philosophes, figures emblématiques des Lumières, symbolisant le progrès de l'humanité. Toutes ces remarques se rejoignent pour appuyer la signification d'ensemble du texte. Ici, Condorcet fait l'éloge des philosophes qui s'élèv[ent] contre tous les crimes du fanatisme et la tyrannie ( l.31). [...]
[...] Etude de texte : extrait d'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain par Condorcet Résumé L'étude proposée se focalise sur un passage précis d'Esquisse d'un tableau historique des progrès humains, réel texte de base pour l'étude de cette période littéraire, dans lequel Condorcet met en exergue les qualités des philosophes des Lumières. L'étude qui est menée portera sur le style, le vocabulaire et les tournures stylistiques du texte afin de démontrer la ferveur dont Condorcet fait preuve pour exprimer sa foi dans les valeurs des philosophes des Lumières. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture