L'idée d'écrire sur cette passante est un échec : la passante de Baudelaire avait compris l'amour qu'on lui portait alors que la passante de Laforgue n'a pas compris, elle ne s'en inquiète même pas.
C'est donc surtout une façon pour Laforgue de « rencontrer » Baudelaire (...)
[...] C'est donc surtout une façon pour Laforgue de rencontrer Baudelaire. Ce jeune poète ne serait-il pas en train de rechercher son sacre - Il n'a cependant pas la prétention de l'égaler et il semblerait dire de lui-même qu'il est un petit poète. Mais finalement n'y a t-il pas une forme d'exclusion réciproque entre les 2 poètes ? - La poésie de Laforgue, c'est la petite musique, c'est la chanson, c'est l'orgue de barbarie Etre Baudelaire est le rêve de ce jeune poète, mais il ne peux pas alors il le congédie : vrai je ne l'ai jamais connu - On voit aussi apparaître la figure du Pierrot = Laforgue joue. [...]
[...] - Situer l'extrait (auteur, mouvement littéraire, époque, contexte) : * Jules Laforgue est né en Uruguay en 1860, et est mort en 1887. C'est un poète du mouvement décadent français. Le décadentisme est un mouvement littéraire et artistique qui s'est développé en France pendant les 20 dernières années du 19ème siècle. Ce mouvement est a la limite entre naturalisme et symbolisme. Baudelaire est souvent reconnu comme précurseur de ce mouvement. * Jules Laforgue à réuni sous un même titre, Les Complaintes, des poèmes pour le moins variés. L'unité du recueil reposerait sur la forme, celle de la complainte. Recueil écrit en 1885. [...]
[...] Pourquoi regrette-t-elle qu'il l'ait reconnu ? Fuit- elle pour cela ? On interprète cela par le fait qu'elle ne l'aime plus alors ! C'est également ce qu'on appelle un texte palimpseste (le fait d'écrire sur un autre texte) : parodie d'un grand texte sur un mode dégradant. ( Cette passante ne viendrait-elle pas d'un autre poème ? Ne serait-ce pas une façon de réécrire un texte qui à eu tous les honneurs du public = les grands textes. Elle viendrait peut-être de Baudelaire. [...]
[...] D'autres part, terme biblique : connaître = avoir couché avec la personne. Si il s'agit ici de l'emploi biblique, nous comprenons mieux mais il s'agit alors d'une pleine désacralisation Variation sur le thème du regard : Ses yeux disaient + reconnue + illuminé + yeux désolés + yeux trop mûrs + œillet blanc Mais également variation sur le thème de la rencontre amoureuse, sur le coup de foudre. Cependant, dans le texte, le coup de foudre n'est pas partagé Nous avons vu qu'il s'agissait d'une femme de fuite ! [...]
[...] Cette reconnaissance est à l'origine de la dislocation de la rencontre = là est l'originalité du traitement du thème. - La passante est présentée avec excès : yeux trop murs + œillet blanc d'azur trop veiné + rêve mort-né L'excès précipite le manque et on s'aperçoit que la légère fascination du début à vite été oubliée, à la fin il y a un rejet total. - Dans la perspective d'une parole poétique, il y a probablement de la part de Laforgue l'idée que le poète ne se reconnaît pas une véritable appartenance avec Baudelaire : on oublie cette forme : passante défunte. [...]
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