La Bête Humaine, Zola, meurtriers, fait-divers, engrenage de meurtres
La Bête Humaine est l'un des premiers romans qui choque autant les contemporains de Zola. En effet, on peut y lire pas moins de deux viols, un suicide, un déraillement de train, et de nombreux meurtres qui s'inspirent parfois même de fait-divers de l'époque (notamment l'affaire Fenayrou, qui rappelle étrangement le triangle mortifère Séverine-Jacques-Roubaud). En outre, Zola n'est pas avare sur les descriptions, et exhibe des corps mutilés et sanguinolents, à tel point que Henri Mittérand, spécialiste du romancier, s'offusque dans sa critique les Rougon-Macquarts : « Que de sang et d'horreurs ! ».
Toute l'intrigue de ce roman est sous-tendue par un engrenage de meurtres commis par trois hommes.
[...] Victimes ou meurtriers ? La femme derrière l'homme. La femme au centre de la mécanique du crime. Angoisse de castration de l'homme ? La femme à l'ombre de l'homme : les pousse-au-crime Misard : n'admet pas que sa femme lui refuse la main-mise sur les mille francs. Jacques : prendre le pouvoir sur Séverine. On peut considérer que Jacques est une victime de lui même, de son hérédité : après tout, c'est Séverine qui elle-même créée, sans le savoir, les circonstances propice à ouvrir la porte d'épouvante Roubaud : Double prises de pouvoir. [...]
[...] L'échec des hommes : des meurtres inutiles Misard ne trouvera jamais le magots. De plus, c'est un homme émasculé : il est malingre face à sa femme ( Il n'est qu'un bout d'homme un rien du tout p.9) C'est le seul des trois meurtriers qui n'utilise pas un couteau, objet contondant connotant la masculinité. Il utilise le poison, considéré comme typiquement féminin. Jacques meurt broyé par la Lison, figure féminine, suite à une dispute avec Pecqueux provoquée par une autre femme : Philomène. [...]
[...] Comparaison des trois meurtriers du roman : la Bête Humaine, Zola La Bête Humaine est l'un des premiers roman qui choque autant les contemporains de Zola. En effet, on peut y lire pas moins de deux viols, un suicide, un déraillement de train, et de nombreux meurtres qui s'inspirent parfois même de fait-divers de l'époque (notamment l'affaire Fenayrou, qui rappelle étrangement le triangle mortifère Séverine-Jacques-Roubaud). En outre, Zola n'est pas avare sur les descriptions, et exhibe des corps mutilés et sanguinolent, à tel point que Henri Mittérand, spécialiste du romancier, s'offusque dans sa critique les Rougon-Macquarts : Que de sang et d'horreurs ! [...]
[...] Image soulignée par l'aspect pernicieux de son meurtre, et par la technique de l'empoisonnement. II . Trois meurtriers animés par la soif de pouvoir. Si le même désir de mort réside au fond de nos trois personnages, il est mu par des aspirations différentes. Par ces meurtres, il s'agit de se réapproprier son statut d'homme de pouvoir sur la femme. Roubaud tue Grandmorin Il est animé par la jalousie, le désir de vengeance. Il tue car il aime. Jacques tue Séverine Seul Jacques tue sans raison. [...]
[...] Elle détiennent en outre, le pouvoir de la séduction : Séverine est une femme fatale séductrice, Flore est décrite comme attirante, Phasie était autrefois une belle femme. En outre, la Lison est amante de fer de Jacques. Ainsi apparaît en filigrane l'ébauche d'une prise de pouvoir par les femmes. Cette prise de pouvoir est insupportable pour l'homme, qui se trouve symboliquement émasculé. La femme est dangereuse : il faut en prendre possession, donc, la détruire. Ainsi, dans la Bête Humaine, Zola illustrent le désir primitif de l'homme de soif de pouvoir sur les événements et sur la femme. [...]
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