Commentaire composé portant sur l'acte III scène 3 du « Tartuffe » de Molière. Analyse du thème de la dévotion dans cette scène selon la problématique suivante : Dans quelle mesure les potentialités du langage révèlent-elles Tartuffe ?
[...] Elmire est donc ici rendue coupable de sa faiblesse. Nous pouvons remarquer que ses arguments sont construits sur la conjonction de coordination et : elle accumule toutes les raisons de sa passion pour Elmire et vise à le faire passer pour une victime. Cette accumulation est rejetée par la conjonction adversative mais qui renvoie à la condition d'homme de Tartuffe : Mais, madame, après tout, je ne suis pas un ange 970). Ce vers sincère renvoie au coté sensuel du dévot. [...]
[...] Le tout aboutit à une proposition sans équivoque où la garantie du secret est maître mot pour un amour qui peut durer longtemps si tout le monde est discret : Avec qui pour toujours on est sûr du secret Cette déclaration est lubrique et cynique et montre bien la duplicité du personnage de Tartuffe : cet être vil qui se cache derrière un semblant de dévot. Conclusion : Cette scène permet de mesurer l'hypocrisie du personnage de Tartuffe, mais surtout sa perfidie. Cette dernière est issue de l'art du secret dont il se réclame et dont il veut faire partager les valeurs à Elmire. Un coté malsain ,odieux et pervers l'entoure. [...]
[...] La mise en relief de la stratégie argumentative : A la vue de cette première tirade, nous observons très vite le minutieux travail de Molière sur l'articulation logique et chronologique des paroles de Tartuffe qui ne présentent ici aucune ambiguïté de sens. Aussi cette tirade se lit en deux temps. Une première partie (du vers 967 à 986) est en rapport avec la beauté d'Elmire, dans le but d'introduire la deuxième partie où Tartuffe déclare sa flamme à la jeune femme. Il rebondit dès le début sur le mot dévot : Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme. (v966) Ceci dévoile ici le coté charnel, sensuel et vil de sa personne. [...]
[...] Mes yeux et mes soupirs vous l'ont dit mille fois, Et pour mieux m'expliquer j'emploie ici la voix. Que si vous contemplez d'une âme un peu bénigne Les tribulations de votre esclave indigne, S'il faut que vos bontés veuillent me consoler Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler, J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille. Votre honneur avec moi ne court point de hasard, Et n'a nulle disgrâce à craindre de ma part. Tous ces galants de cour, dont les femmes sont folles, Sont bruyants dans leurs faits et vains dans leurs paroles, De leurs progrès sans cesse on les voit se targuer ; Ils n'ont point de faveurs qu'ils n'aillent divulguer, Et leur langue indiscrète, en qui l'on se confie, Déshonore l'autel où leur coeur sacrifie. [...]
[...] (v975 à 978) Nous mesurons ici toute l'hypocrisie du personnage à travers le mot «jeune car nous l'avons en effet bien vu, lors de l'acte I scène manger comme un ogre. Au vers 980, le et en début de vers permet d'accumuler tous les charmes qui vont amener la proposition galante qui clôture le passage. En effet, la seconde partie de cette tirade se lit en accord tout à fait logique avec le terme dévotion Elle repose sur des oppositions entre mondains et dévots. Aux dires de Tartuffe, les dévots sont voués dans une morale chrétienne en opposition aux mondains qui sont des libertins matérialistes. [...]
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