Le poème intitulé SALUT est extrait du recueil Poésies écrit par Mallarmé (1842-1898) et publié pour la première fois en 47 exemplaires en 1887, édition qui ne comportait pas ce poème tardif qui fut publié dans une revue indépendante (La Plume) en 1893 (le 15 février) sous le nom de "TOAST", titre que Mallarmé changea avant de placer le poème en épigraphe de son recueil lors de la seconde édition (par Deman) en 1899, c'est-à-dire un an après la mort du Poète. Ce poème est donc tardif et occasionnel puisqu'il aurait été écrit et lu lors du 7ème banquet (le 9 février 1993) organisé par La Plume que Mallarmé présidait. Poème de circonstance mais que l'auteur articule au topos de l'aventure de navigation et de l'aventure poétique.
[...] Le sonnet est un octosyllabe, ce qui confère un rythme rapide, comportant des résonnances musicales, notamment au moyen de rimes. Ainsi, nous avons l'utilisation de rimes pauvres (ex : vers (v1-4), oupe (v2-3 et v6-7)) et de rimes riches (ex : ivers (v5-8) et engage (v9-10)). Le langage poétique s'oppose au langage naturel (le langage normal) dans lequel nous utilisons un mot en fonction de son sens et surtout pour son sens. En revanche, les poètes travaillent les sonorités pour qu'elles contribuent à la création du sens mais surtout à la musicalité des vers.
[...] Le choix de l'hermétisme est une conception neuve et particulière de Mallarmé qui veut créer une communion poétique avec ses lecteurs qui, pour se faire, devront élucider le sens du poème en comprenant son langage pur. Dans son choix de clamer son refus du monde qui l'entoure, il use de tropes stylistiques (...)
[...] Ce poème est donc tardif et occasionnel puisqu'il aurait été écrit et lu lors du 7ème banquet (le 9 février 1993) organisé par La Plume que Mallarmé présidait. Poème de circonstance mais que l'auteur articule au topos de l'aventure de navigation et de l'aventure poétique et qui s'inscrit dans un mouvement avec dans le premier quatrain, l'évocation du néant, du rien, dans le second, la métaphore filée de la poésie compare à un navire et les poètes comme à des voyageurs, dans les deux premiers vers du premier distique, nous avons une suggestion de l'état d'ivresse dont les causes se trouvent dans les quatrains et enfin, dans les quatre derniers vers, le Poète rends hommage à la création poétique tout en nous montrant les destinées possibles des poètes. [...]
[...] Cette hermétisme est caractéristique du symbolisme, mouvement littéraire qui apparaît en réponse au naturalisme, un courant littéraire qui transpose fidèlement le réel. Mais cette conception de la poésie n'est pas la seule chose qui caractérise le symbolisme et le différencie des autres courants littéraires. Comme nous l'avons expliquer dans les parties précédentes, le mouvement symboliste articule, dans un style musical et pur, réalité et imaginaire, notamment aux moyens de figures de style. Pour les symbolistes tels que Mallarmé, la poésie ne doit plus avoir pour but la description banale et simpliste de la vie et du monde réel mais une suggestion musicale et une représentation du réel par des représentations métaphoriques. [...]
[...] La principale allégorie du poème est celle du poète comparé à un navigateur. Les polysémies sont nombreuses dans ce poème : nous avons le terme ivresse qui peut signifier la ferveur poétique ou bien l'effet de la boisson, le terme tangage qui équivaut au vertige de l'ivresse ou aux périls du voyage poétique, l'expression le flot de foudre et d'hivers qui correspond au sens propre pour le navigateur ou les tribulations (=suites d'aventures plus ou moins désagréables, de revers, d'obstacles surmontés) de la carrière poétique. [...]
[...] Ce sonnet est donc un ouvrage travaillé qui se présente donc comme un refus de l'aléatoire. Le sonnet est un octosyllabe, ce qui confère un rythme rapide, comportant des résonnances musicales, notamment au moyen de rimes. Ainsi, nous avons l'utilisation de rimes pauvres (ex : vers oupe (v2-3 et et de rimes riches (ex : ivers et engage (v9-10)). Le langage poétique s'oppose au langage naturel (le langage normal) dans lequel nous utilisons un mot en fonction de son sens et surtout pour son sens. [...]
[...] C'est pourquoi le symboliste utilisera un langage opaque et fera l'apologie du mystère, du non-dit (car ce qu'ils disent et tout aussi important que ce qu'ils ne disent pas), de la musicalité et de la suggestion. Ainsi, le symbolisme, mouvement littéraire dans lequel s'inscrit ce poème, a été sujet aux critiques du fait de l'incompréhension des textes considérée comme obscure, obscurité voulue par le Poète symboliste qui désire suggérer plutôt que de décrire le monde tel qu'il est. Dans ce poème, Mallarmé présente une idée de la condition du poète et, en le plaçant comme épigraphe de son recueil et en l'écrivant en italique comme une dédicace, il en fait une sorte de manifeste à la corporation poétique dédié non pas aux seuls amis divers présentés par le poème mais à tous les lecteurs, amis potentiels, qui, en comprenant son texte, partagent une communion poétique avec le Poète. [...]
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