Commentaire composé de la chanson de Boris Vian "A tous les Enfants", comprenant une introduction, trois parties et une conclusion. En quoi la chanson de Boris Vian a-t-elle plus d'impact sur le lecteur que d'autres pamphlets contre la guerre ? Pour montrer l'efficacité de ce type de poésie, il faut en analyser la force des images, et montrer comment Boris Vian détourne le symbole même de la mémoire militaire - le Monument - et ceci au profit de son argumentation.
[...] Des sentiments éprouvés par les victimes Monument de leur souffrance Monument de leur terreur Peur, malheur, mais aussi sentiment d'être emportés malgré eux dans quelque chose qu'ils ne comprennent pas, qui les dépassent Aussi de leur étonnement Monument extraordinaire qui mêle la vie et la mort comme cette guerre que d'autres ont voulue, mais pas eux. Monument qui se veut différent des autres pesants, imposants & inutiles. Ce monument, c'est son œuvre puisqu'il est fait d'amour, de poésie et de mots et restera en nos mémoires. Conclusion : C'est une poésie engagée une chanson à chanter pour que cesse l'injustice et le carnage. Boris Vian touche le lecteur et l'invite à réfléchir sur ce fléau que les hommes ont tendance à percevoir comme une fatalité. [...]
[...] L'émotion est due à la vulnérabilité de l'enfant. Enfant étymologiquement INFANS soit qui ne parle pas, qui est privé de parole donc de pouvoir. Faire des enfants des victimes les yeux baissés sur leurs chagrins en les obligeant à partir à la guerre qui sont partis le sac au dos est en soi, pour Boris Vian, un crime. Nous avons l'évocation de leur peur et de malheur leur terreur leur souffrance - sonorités en qui renforcent la dureté de l'épreuve subie. [...]
[...] Une fois encore, l'étymologie de ce mot permet d'éclairer le poème du latin monumentum de monere faire penser à, faire se souvenir de Le mot s'applique à tout ce qui rappelle le souvenir, en particulier des morts Alors que le monument pour blâmer les décideurs des guerre, désignés par A tous ceux-là de manière démonstrative assez vague Je dresserai le monument qui leur convient une seule relative, pour qualifier cette édification de colère et de mépris à la mesure du châtiment qu'ils méritent pour la postérité. Le monument à la gloire des enfants est tout d'abord désigné par son immatérialité, Boris Vian refuse les matériaux communément employés pour ces œuvres Pas de pierre, pas de béton, ni de bronze Il définit négativement cette œuvre exceptionnelle qui ne peut ressembler à aucune autre. De quoi ce souvenir sera-t-il fait ? [...]
[...] Châtiment d'ordinaire infligé aux êtres inférieurs, donc aux enfants. L'anaphore Avec qui présente les différents moyens de châtier les coupables, martèle la détermination et la colère du poète Avec mes pieds Avec mes poings c'est une bataille au corps à corps, d'homme à homme. Les trois derniers vers du poème rappellent la visée première du texte : écrire contre l'injustice, écrire contre l'oubli de l'infamie. Avec des mots qui colleront . des larmes de honte et de boue Mêlant l'abstrait et le concret boue pour la fange des champs de bataille et la salissure morale. [...]
[...] Boris Vian recrée un monde parfumé qui s'oppose à celui de la guerre en des images saisissantes. En effet, au monde plein de rires s'oppose la métaphore du feu soudain griffé d'un coup de feu L'enfant est la proie d'un prédateur invisible. Un monde plein d'oiseaux bleus auquel fait écho un monde neuf où l'adjectif qualificatif neuf célèbre le futur, l'avenir, le devenir, image sitôt détruite par le terme de corps qui est l'enfant devenu objet par le fait de la guerre. [...]
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