Commentaire composé du poème "Si je mourais là-bas" extrait du recueil Poèmes à Lou écrit en 1915 par Apollinaire. Le poète imagine sa mort sur le front et écrit alors une lettre à sa bien aimée. Il lui fait part de ses craintes : mourir et être oublié. L'art, tout comme l'écriture, permet de réfléchir sur sa propre vie, sur soi-même.
[...] Apollinaire imagine sa mort sur le front. En effet, le premier vers commence par la conjonction de subordination qui indique que le poème va être basé sur une hypothèse. Sa mort sur le front n'est que pure imagination. Cet endroit de mort est d'abord désigné par " là bas" qui indique que l'auteur n'est pas encore sur place, il est définit comme un endroit lointain. Les peurs du poète apparaissent donc dès le premier vers avec le verbe mourir. On peut noter l'enjambement des vers 3 et 4 qui mettent en valeur le verbe "meurt". [...]
[...] Apollinaire veut que Lou se souvienne de lui, mais il ajoute des conditions. Il faut qu'elle se souvienne de lui "aux instants de folie/ De jeunesse et d'amour"(v 21-22). Elle doit se souvenir de lui dans les moments heureux comme nous le montre cette succession de compléments de nom. Il ne veut surtout pas qu'elle pleure son décès. On peut noter l'enjambement aux vers 16 et 17 qui met en valeur le verbe "donnerait". Ici, la mort n'est plus la perte d'un homme mais le don de bonheur. [...]
[...] Cette bsence assure un rythme constant, sans pause et marque le chemin que l'auteur traverse pour arriver à la mort. Ce poème est le dernier souffle du poète qui est condamné. Un seul cri apparait avant la fin de sa vie. En effet, dans la dernière strophe, des tirets mettent en relief la dernière parole de l'auteur qui utilise le discours direct. Il utilise l'impératif "Souviens - t'en" 22) qui sert ici à exprimer une prière adressée à sa bien aimée. Tous ces procédés laissent penser qu'Apollinaire, à la fin du poème pense réellement qu'il va mourir. [...]
[...] Apollinaire, à la veille de son départ sur le front nous fait part de ses craintes: sa peur de mourir mais surtout la peur qu'on l'oublie. On peut se demander quelle est la cause de cette deuxième peur. On apprend dès le deuxième vers à qui est adressé le poème. Au début, la présence du pronom personnel nous laisse deviner la présence d'un destinataire précis. Ensuite, cett personne est désignée par son prénom "Ô Lou" qui est en fait le surnom de Louise de Coligny donné par Apollinaire. [...]
[...] Il considère donc que sa mort sera apportée par beaucoup de sang: ce sera une mort sanglante. Ensuite, une deuxième crainte apparaît. En effet, on peut remarquer la répétition du nom "souvenir" qui est repris quatre fois à qui vient s'ajouter le verbe conjugué: "souviens" 22). Apollinaire imaginant sa mort est obsédé: et si on l'oubliait? Dans la troisième strophe, il est intéressant de noter que le mot "rose" 12) ne rime avec aucun autre. Il est ainsi mis en relief. On peut penser aux roses déposées sur les tombes. [...]
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