Dans un poème apparemment simple et aisé à comprendre, Francis Carco, poète du XXème siècle, évoque une période importante et heureuse de sa vie, ses amours de jeunesse. Malheureusement cette période appartient au passé. Comment le poète mêle-t-il les thèmes du temps et de l'amour dans son poème où il fait dresse en quelque sorte un bilan de sa vie ? Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l'évocation des amours de jeunesse pour dans un deuxième temps nous pencher sur la fuite du temps et la façon dont l'auteur l'exprime dans son oeuvre ...
[...] A près de soixante ans, le poète a conscience qu'il ne retrouvera jamais ses amours, parties avant lui. On peut voir dans cette oeuvre d'étranges ressemblances avec Le Pont Mirabeau d'Apollinaire, trente ans plus tôt. En effet, Le Pont Mirabeau, tout comme le printemps dans Mortefontaine stimule le souvenir amoureux tandis que la Seine, au même titre que les lilas, rappelle les amours envolées. On retrouve également dans la strophe 4 du poème d'Apollinaire la fuite du temps Passent les jours et passent les semaines/ Ni temps passé/ Ni les amours reviennent si proches du vers de Francis Carco Les jours s'en vont et les semaines (v. [...]
[...] Au fil des vers de Mortefontaine Francis Carco évoque ses amours perdues, mais de différentes façons. L'une est heureuse, il revient sur le bonheur procuré par ces amours, et l'autre douloureuse, il exprime alors sa peine vis à vis de ces amours à jamais révolus. Le thème amoureux est omniprésent dans ce poème. Il est révélé par la récurrence du mot amour que l'on retrouve six fois. Ce terme est souvent renforcé & 22) par l'invocation lyrique Ô intégrée dans l'anaphore Ô mes amours afin de mettre l'accent sur ses amours à qui il s'adresse. [...]
[...] La vision de ses amours de jeunesse rappelle à Francis Carco des moments heureux, mais bel et bien révolus. En effet, après avoir évoqué la bohème, il déclare le temps n'est plus de la bohème au vers 8. Sa tristesse se traduit par l'utilisation récurrente du mot peine par deux fois précédé de l'adverbe de quantité trop afin de montrer l'étendue de sa douleur. Il rejette avec vigueur tout ce qui peut faire revivre en lui ses amours envolées, notamment les lilas au vers 9 Au diable soient tous les lilas ! [...]
[...] On la retrouve dans un jeu subtil des sonorités. Tout d'abord le son revient fréquemment, comme on l'entend au vers 20 Sous les lilas qu'on a mis là Cela confère au texte un allure chantante. Elle est renforcée par l'alternance des rimes tout au long du poème, principalement en et en [Єm]/[Єn]. Francis Carco ne se laisse pas emprisonner par la rigueur des rimes puisqu'il associe des sonorités proches sans être semblables bois / pas bohème / peine Il s'accorde par là-même quelques libertés qui néanmoins ne nuisent pas à la cohésion de cette forme d'élégie. [...]
[...] antienne . air Dans le bilan de sa vie, qu'il dresse chaque fois que le printemps arrive, il se rappelle la période heureuse de sa jeunesse, de ses amours. Sa vie n'est qu'une antienne un éternel recommencement. Le refrain Ô mes amours peut être alors perçu comme la répétition interminable des saisons où, pour illustrer l'absence de ses amours, le poète utilise principalement la première personne je excepté lorsqu'il parle d'évènements révolus qu'il avait l'habitude de vivre en compagnie de ses amours nous n'irons plus au bois v.11). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture