L'Ingénu est un conte philosophique de Voltaire paru en 1767. Dans l'extrait que nous allons étudier, le personnage de Saint Yves, une jeune femme, doit faire le choix entre accorder ses faveurs à un homme politique pour délivrer son bien-aimé, emprisonné, ou garder sa vertu et perdre l'homme qu'elle aime. Voltaire, un philosophe des Lumières né en 1654 et mort en 1778, attache beaucoup d'importance aux contes philosophiques, il publie notamment Zadig en 1748 et Candide en 1759, dont les héros éponymes entraînent une réflexion sur la vie. Nous pouvons néanmoins nous interroger sur l'art de persuader dans ce texte ; en effet, si le personnage de Saint Yves présente son dilemme de façon pathétique, voire tragique, le père Tout-à-tous, lui, tentera de la raisonner et de la persuader à faire le bon choix ...
[...] Tout d'abord, la vertu de Saint Yves tient une place très importante. En effet, le thème de la honte est très présent dans le texte, ainsi on peut relever des termes comme la honte (l. ; indigne (l. qui montrent que la vertu de Saint Yves et une question d'honneur et de dignité. De plus, la vertu en question est considérée dans ce texte comme un trésor, un bien car on relève le champ lexical de la richesse : prix (l. [...]
[...] 23-24) , remarque qui peut sembler hyperbolique. De plus, il y a un parallélisme entre l'exemple de Saint Augustin et la réalité du moins celle de Saint Yves et de L'Ingénu. En effet, la beauté et la situation de la femme, ayant vécu en l'an 340 nous renvoient à la beauté et la situation de Saint Yves : une femme en qui Dieu avait mis la beauté et la prudence (l. 19-20) , expression en parallèle avec La belle Saint Yves (l. 30) . [...]
[...] Tout d'abord, le thème religieux est omniprésent dans ce texte. Etant donné que Saint Yves accorde une réelle importance à sa vertu, on peut en déduire que la religion tient aussi une place importante dans sa vie. En effet, on relève dans ce texte l'expression malice de coulpe (l. 13) , qui signifie que certains actes, qui d'habitude ne sont pas très louables, ne sont ou ne seront pas considérés comme des péchés si l'intention qui suit est bonne. Ainsi, le jésuite tente d'effacer la culpabilité que pourrait ressentir Saint Yves en accordant ses faveurs pour de nobles causes à Saint Pouange, un sous-ministre, qui, séduit par la jeune femme, lui promet de l'aider à condition que celle-ci devienne sa maîtresse. [...]
[...] Bac blanc - Commentaire composé sur L'Ingénu, chapitre XVI, de Voltaire Texte : Paroles de jésuite Monseigneur de Saint Pouange ! s'écria le jésuite ; ah ! ma fille, c'est tout autre chose ; il est cousin du plus grand ministre que nous ayons jamais eu, homme de bien, protecteur de la bonne cause, bon chrétien ; il ne peut avoir eu une telle pensée ; il faut que vous ayez mal entendu. Ah ! mon père, je n'ai entendu que trop bien ; je suis perdue, quoi que je fasse ; je n'ai que le choix du malheur et de la honte ; il faut que mon amant reste enseveli tout vivant, ou que je me rende indigne de vivre. [...]
[...] Un vieux richard promit de donner une livre d'or, et même plus, à la dame, à condition qu'il commettrait avec elle le péché immonde. La dame ne crut point mal faire en sauvant la vie à son mari. Saint Augustin approuve fort sa généreuse résignation. Il est vrai que le vieux richard la trompa, et peut-être même son mari n'en fut pas moins pendu ; mais elle avait fait tout ce qui était en elle pour sauver sa vie. Soyez sûre, ma fille, que quand un jésuite vous cite saint Augustin, il faut que ce saint ait pleinement raison. [...]
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