Commentaire portant sur l'incipit des Confessions de Rousseau. Cet incipit permet à Rousseau de présenter son projet autobiographique, son « entreprise ». Il annonce ses intentions et revendique la singularité de son moi.
[...] Je n'ai rien tu de mauvais, je n'ai rien ajouté de bon ; et même s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été quand je l'ai été . quand je l'ai été . : répétition qui permet d'insister. NB : il s'agit du même procédé que l'anaphore, mais à la fin de groupes successifs. [...]
[...] Introduction L'incipit des Confessions est un préambule (avant-propos, introduction) qui permet à Rousseau, de façon assez prétentieuse, de présenter son projet autobiographique, son entreprise (montre que l'autobiographie est un travail long et difficile). Il annonce ses intentions et revendique la singularité (différence) de son moi. Ce qui a déclenché l'écriture de ses Confessions est la dénonciation de Voltaire dans Le sentiment des citoyens qui l'accuse d'avoir abandonné ses 5 enfants. Il dit pourquoi et comment il commence ses confessions. Intus et in Cute intérieurement et sous la peau), résume dans quel esprit il se trouve : il va se dévoiler. Il y a 3 paragraphes où il développe progressivement. [...]
[...] II] Singularité de l'œuvre : caractère unique Rousseau présente son ouvrage comme unique, sans postérité (parenté, souche, descendance, lignage) : une entreprise qui n'eut jamais d'exemple Affirmation catégorique . mais discutable. En effet, Saint Augustin d'abord (confessions au 4ème siècle), puis Montaigne (essais au 16ème siècle), ont, avant Rousseau, utilisé le genre autobiographique. dont l'exécution n'aura point d'imitateur Les autobiographies, carnets et autres seront très nombreux au 19ème et au 20ème siècle. On ne comptera plus les journaux intimes, confessions, essais . Rousseau invite quand même ses semblables à en faire autant. [...]
[...] Les Confessions Incipit Rousseau (1712 - 1778) En 1712, sa mère meurt en le mettant au monde, à Genève. Jean-Jacques Rousseau, orphelin de sa mère, est donc élevé par son père qui l'abandonne à l'âge de 10 ans. Il sera élevé par son oncle. Son éducation se fait au gré de ses fugues, de ses errances à pied, et de ses rencontres, en particulier Mme de Warens. Sa maîtresse et bienfaitrice qui influencera son œuvre s'attache à parfaire son éducation et le contraint à se convertir au catholicisme. [...]
[...] La présentation d'une démarche, dont on a pu souligner les caractéristiques mais aussi les paradoxes suscitera des réactions diverses chez le lecteur. Cet incipit ouvre le chemin de l'œuvre autobiographique moderne. [...]
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