Tarbais naît en 1811, ami de Gérard de Nerval, il devient poète romantique. Il se signale lors de la Bataille d'Hernani par son magnifique gilet rouge. Outrancier, mais pas dupe de ses outrances, il cache un pessimisme romantique et angoissé. L'art, reflet des moeurs, n'est pas social, il est détaché des contingences.
Voyage en Espagne en 1840, de 6 mois, qui l'impressionne beaucoup. Il devient ...
[...] Chercher, non l'émotion, mais les sensations et les impressions. Seule la Beauté importe, qui permet à l'artiste de calmer son inquiétude. Rechercher la forme, la difficulté technique, vaincue. S'inspirer du trait minutieux de l'émailleur ou de l'orfèvre. Emaux et Camées (1852- Rien de romantique dans cet opusucule de 106 pages. Les mots sont pris, examinés, pesés, comme les ciseleurs et joailliers usent du marbre ou des métaux précieux. Une préciosité raffinée, pas de sentiment, du paganisme mystique. L'adresse plastique, donc, plutôt que l'aridité sentimentale. [...]
[...] Relisons Baudelaire sur Gautier, qui est pour lui, l'écrivain par excellence ; parce qu'il et l'esclave du devoir, parce qu'il obéit ans cesse aux nécessité de sa fonction, parce que le goût du Beau et pour lui un fatum, parce qu'il a fait de son devoir une idée fixe. ( . ) Manier avamment une langue, c'est pratiquer une epèce de sorcellerie évocatoire. C'est alor que la couleur parle, comme une voix profonde et vibrante( . ) ; que le parfum provoque la pensée et le ouvenir correspondants ; que la passion murmure ou rugit son langage éternellement semblable. [...]
[...] Point : marque la valeur de Elle 6ème quatrain : Enjambement que figurent les deux premières virgules, et qui mettent en valeur le lien entre Elle et Un grain de sel Parallélisme avec les deux suivantes, qui marquent une apposition, et qui ont pour finalité de faire ressortir le dernier vers, avec l'allitération en abolument superbe. Conclusion : GAUTIER était le maître de BAUDELAIRE. L'élève dans les âmes contemporaines, dépassé le modèle. Peut - être conviendrait -il de le réhabiliter. Cet art pictural d'une délicatesse remarquable, qui s'étend dans toute sa splendeur ailée, botticellienne. On pene à la Naisance de Vénu, bien sûr. On pense au quatrain d'Arts : Peintre, fuis l'aquarelle Et fixe la couleur Trop frêle Au four de l'émailleur. [...]
[...] CARMEN, Théophile Gautier Carmen est maigre, un trait de bistre Cerne son oeil de gitana. Ses cheveux sont d'un noir sinistre, Sa peau, le diable la tanna Les femmes disent qu'elle est laide, Mais tous les hommes en sont fous: Et l'archevèque de Tolède Chante la messe à ses genoux; Car sur sa nuque d'ambre fauve 10 Se tord un énorme chignon Qui, dénoué, fait dans l'alcôve Une mante à son corps mignon. Et, parmi sa pâleur, éclate Une bouche aux rires vainqueurs; 15 Piment rouge, fleur écarlate, Qui prend sa pourpre au sang des coeurs. [...]
[...] La Beauté de Carmen, c'est la flamme de la passion suscitée et éprouvée. 6ème quatrain : Qualification morale de Carmen qui renvoie à la description physique du 1er quatrain, comme en une boucle bouclée, ou un cercle vicieux, parce que caressé (cf Ionesco : Caressez un cercle, il deviendra visqueux). Allitérations en d : La Beauté de Carmen réside dans sa Laideur : c'est la séduction du Mal. Parallélisme entre cette contradiction dans la Beauté de Carmen et les contradictions sociales, entre les hommes et les femmes. [...]
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