Rabelais, Comment Gargantua fut instruit par un théologien en lettres latines

Résumé du document

Commentaire composé semi-rédigé sur le chapitre intitulé "Comment Gargantua fut instruit par un théologien en lettres latines" tiré de "Gargantua", de Rabelais. Ce document traite de la façon dont Gargantua a été éduqué. Après la description de cette éducation, vous trouverez une description des programmes enseignés et des commentaires caractérisant l'élève. Document Word de 1200 mots environ.

Extraits

[...] Enfin, les énumération se terminent par des expressions ouvertement péjoratives : et un tas d'autres ; et quelques autres de semblable farine (image suggérant le caractère étouffant de ces lectures, et prolongée par l'emploi final du verbe enfourner ( Indéfiniment recopiés et rabâchés, ces livres ne peuvent éveiller aucune curiosité. III. Les programmes. - Des puérilités : la charte est un alphabet collé sur un morceau de carton. Au milieu de ces titres scolaires, on voit apparaître le Compost, c'est-à-dire un almanach en images, un simple calendrier ! - Peu de latin, pas de grec ; uniquement des grammaires (Donat) et des lexiques (Hugutio, Grecisme). Un traité de logique (De modis significandi), un traité de rhétorique (le Pars). [...]

[...] Comment Gargantua feut institué par un theologien en letres latines. Pocket, pages 132 (depuis De faict ) à 134. Questions : La structure du passage (passé simple et repères de temps : texte narratif. Situation initiale : les intentions éducatives de Grandgousier ; succession de séquences d'enseignement ; état final : il devint aussi sage ) Les critiques implicites (elles sont en effet implicites : le narrateur affecte un ton admiratif pour mieux critiquer ses cibles : c'est le procédé de l'ironie ; critique de l'éducation scolastique par des procédés d'exagération comique). [...]

[...] Gargantua était pourtant un élève doué (l'épisode des torcheculs atteste de son esprit expérimental et de sa faconde), et son père avait décidé de rien espargner pour son éducation. C'est donc une certaine méthode d'enseignement qui est ici visée : l'enseignement scolastique de la Sorbonne médiévale qui, au lieu de former l'élève à la recherche de la vérité, cherchait à le dresser à répéter des vérités toutes constituées. Ce texte narratif au passé simple contient cependant quelques repères de temps liés à la situation d'énonciation (pas encore ; onques puis = plus jamais depuis) : Rabelais met ainsi en évidence le tournant historique qu'a constitué la Renaissance, il définit un avant périmé et un maintenant meilleur, et porte ainsi témoignage sur le conflit de générations dans lequel se situe le mouvement humaniste. [...]

[...] - Les allusions : l'art d'impression n'estoit poinct encores en usaige. Nouvelle allusion à la période dépassée du Moyen-âge qui ne connaissait pas l'imprimerie. De même, l'écriture se fait encore Gotticquement : l'écriture cursive que nous connaissons est venue d'Italie, à la Renaissance. - Les marques de respect : l'adresse au lecteur Mais notez que semble destinée à excuser Holoferne de la lenteur des progrès de son élève. - La ridiculisation : insistance sur le poids du matériel (l'adjectif gros est répété quatre fois dans ce paragraphe qui nous ramène dans le monde fantaisiste des géants (7000 quintaux = 700 tonnes). [...]

[...] - l'inutilité : sans entrer dans le détail des critiques d'Erasme, qui considérait que le De modis significandi ne pouvait qu'abrutir la jeunesse, on peut rire de la seule leçon que Gargantua soit capable d'en tirer, et qui remet en cause, sans qu'il paraisse s'en apercevoir, le traité lui-même ! ( Gargantua devint donc saige. Mais la liste des livres qui précède cette conclusion, en particulier le Dors tranquille pour les fêtes, ainsi que l'image finale de la mise au four, montre que cette sagesse n'est pas la sagesse du philosophe, qui est éveil, esprit critique et plaisirs du paradoxe, mais celle de l'enfant sage endormi, inerte et abruti (cf. début du chapitre suivant). [...]