Commentaire composé du prologue de l'oeuvre autobiographique "La Force de l'Age" de Simone de Beauvoir. Étude des motivations qui sont à l'origine de l'écriture d'un récit de vie, et des limites qui y sont associées. Dans ce prélude à son récit, l'auteur nous fait part des raisons qui l'ont poussée à écrire, de ses sources d'inspiration mais aussi des restrictions qui se sont imposées à elle. En quoi ce prologue de "La Force de l'Age" s'apparente-t-il à ceux des oeuvres autobiographiques et en quoi s'en démarque-t-il ?
[...] Dans ce prologue de La force de l'âge, Simone de Beauvoir pose donc les bases de son autobiographie. Nous nous rendons compte que son prologue correspond à ceux de la plupart des œuvres autobiographiques par le fait qu'elle reconnaît les mêmes motivations que la majorité des autobiographes : se justifier, trouver un sens à sa vie, être mieux comprise des lecteurs Mais son œuvre diffère de la masse, notamment parce que l'auteur ne promet pas de tout dire comme Rousseau a pu le faire. [...]
[...] de Beauvoir. La première opposition notable est celle des temps : elle emploie d'une part le passé composé, lorsqu'elle fait référence à la rédaction de ses Mémoires : j'ai raconté (l.66), j'ai pu (l.67) et d'autre part le présent, en référence au moment de l'écriture : je n'éprouve pas (l.69), je ne dispose pas (l.70). Dans ces quelques exemples on peut déjà noter une nouvelle opposition : affirmation quand elle parle de son passé (mêmes exemples) et négations pour ce qui est de son présent. [...]
[...] C'est d'ailleurs LA figure de style par excellence régissant le paragraphe. Elle oppose en effet les termes ma vie (l.74) et mon existence (l.78) se référant à elle-même, avec celle de J.P Sartre (l.74-75), son histoire (l.75), ses idées (l.77), ses travaux (l.77), il (l.75), lui (l.76). Toute cette idée tourne autour de la phrase : ma vie a été étroitement liée à celle de J.P Sartre (l.74-75), puis apparaît l'opposition : MAIS son histoire, il compte la raconter lui- même (l.75-76). [...]
[...] de Beauvoir avait renouvelé le genre autobiographique. Elle ne fut cependant pas la seule, car d'autres auteurs tels Georges Perec ou Nathalie Sarraute ont abordé ce genre par des démarches originales. Dans W ou le souvenir d'enfance, notamment, G. Perec intercale à ses bribes de souvenirs la reconstitution d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique et qui se revèle en fait représentative des camps de concentration. Quant à N. Sarraute, dans son Enfance, c'est sous forme d'un dialogue entre elle et son double qui par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance l'aide à faire ressurgir ses souvenirs d'enfance, qu'elle se démarque de l'autobiographie telle qu'on la connaissait jusqu'alors. [...]
[...] Une dizaine d'années plus tard paraissent les Mémoires d'une jeune fille rangée (1958) premier récit de vie de toute une série. L'extrait présenté ici n'est autre que le prologue du second ouvrage de cette autobiographie de Simone de Beauvoir : La Force de l'âge (1960). Dans ce prélude à son récit, l'auteur nous fait part des raisons qui l'ont poussé à écrire, de ses sources d'inspiration mais aussi des restrictions qui se sont imposées à elle. En quoi ce prologue de la Force de l'Age correspond-il à ceux des œuvres autobiographiques et en quoi s'en démarque-t-il? [...]
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