Commentaire composé de la scène 13 de l'acte II des Fausses Confidences de Marivaux. Grâce au dispositif de la lettre, Marivaux parvient à bâtir un dialogue dont la tension dramatique tient le spectateur en haleine. L'écriture de la lettre est donc au c?ur de ce dialogue qui multiplie fausses confidences et déceptions. Cet accessoire permet ainsi la mise en place d'un dispositif efficace, qui joue des illusions pour qu'éclate mieux la vérité. Tout d'abord il conviendra de montrer comment Marivaux dote, en dramaturge habile, la lettre d'un rôle dramatique important, pour ensuite s'interroger sur la portée comique de la scène : derrière le masque des postures et des poses, n'est-ce pas la vérité du c?ur qui cherche à éclater ?
[...] C'est Araminte elle- même qui voit le masque de Dorante tomber change de couleur Conclusion La scène 13 de l'acte II est tout d'abord marquée du sceau de l'efficacité. Grâce au dispositif de la lettre, Marivaux parvient à bâtir un dialogue dont la tension dramatique tient le spectateur en haleine. Au-delà de l'efficacité dramaturgique, c'est une apologie de la sincérité qui résonne dans cette scène. Derrière les rouages comiques et légers, perce un discours sinon grave, du moins sérieux, sur la pesanteur des masques sociaux et des conventions, sur tromperie et la fausseté. Pour Marivaux, il faut que les masques tombent afin que triomphe l'amour. [...]
[...] Marivaux invite à faire tomber les masques pour retrouver la transparence du langage. La scène 13 de l'acte III est tout entière placée sous le signe de la dualité, du déchirement. L'antithèse entre le masque social et le moi intime est flagrant. L'extrait regorge de marques de déférences Madame/ Monsieur le comte Dorimont et de titres Monsieur le comte signes des rapports humains médiatisés par les conventions sociales. Dorante et Araminte usent d'un respectueux vouvoiement et parlent de choses administratives procès alors que leur cœur battent à l'unisson et aspireraient à murmurer un tu plus intime. [...]
[...] En effet, le dispositif de la lettre permet à Marivaux de jouer sur des ambiguïtés sémantiques. L'ambiguïté référentielle de l'adjectif possessif votre votre mariage est sûr est à cet égard révélatrice. Le spectateur sait que votre renvoie au comte mais sait aussi que Dorante aimerait bien se l'approprier. De plus, la reprise mécanique de termes déterminée / Déterminée prête à sourire. On imagine aisément sur scène le jeune amant dépité et déconfit, répétant, incrédule, les propos de son amante. Marivaux n'hésite pas à exploiter les différentes ressources du comique pour amener le spectateur à rire. [...]
[...] ; En voilà devant vous ne fait que manifester l'impatience de son coeur. Le dispositif de la lettre permet donc à des sentiments qui veulent encore rester cachés de se dévoiler. III) Une scène de comédie ? L'inscription générique des Fausses Confidences ne fait aucun doute : Marivaux a entrepris de rédiger une comédie pour divertir le spectateur : cependant, il faut s'interroger ce rire afin de mettre en évidence que Marivaux invite plus profondément à une réflexion profonde sur le masque social et son contraire, la sincérité. [...]
[...] La lettre fait monter la tension mais engendre aussi la déception : elle n'a pas, dans notre extrait, apporté de quoi le (Dorante) convaincre de parler. L'aveu est différé ; l'impatience du spectateur, entretenue. B. Un spectateur en position de supériorité De plus, le dispositif de la lettre est efficace car il place le spectateur en position de supériorité. En effet, ce dernier en sait plus que les personnages. Il en sait plus que Dorante qui ignore qu'Araminte entend le mettre à l'épreuve. [...]
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