Commentaire composé de la fable Le Cierge de Jean de La Fontaine. Cette fable dénonce la vanité et rappel à l'homme qu'il n'est que mortel. La Fontaine construit un récit plaisant qu'il met au service de l'argumentation. Plus que la distraction, c'est la leçon qui compte.
[...] L'aveuglement de l'homme Ce que La Fontaine condamne dans Le Cierge c'est l'aveuglement de l'homme. Aveuglement, puisque le cierge n'est pas capable de raisonner correctement. Ses capacités réflexives sont moquées par le fabuliste. Les expressions hyperboliques et péjoratives pure folie (v.14), ne savait grain de Philosophie (v.16), ainsi que la locution dépréciative mal raisonné (v.15), soulignent le manque de bon sens et d'intelligence du cierge. Au lieu d'être gouverné par sa raison, c'est sa passion qui l'emporte et le condamne. [...]
[...] De plus, le fabuliste sait jouer d'effets de suspense : après que le cierge s'est précipité dans le feu (v. le lecteur attend la chute de l'histoire elle ne sera livrée que 4 vers plus tard. B. Une tragédie en trois actes Le fabuliste sait aussi construire son récit et dramatiser l'action. La fable bâtie comme une tragédie en trois actes. Des vers 1 à 10, court l'exposition ; le cadre spatio-temporel et les protagonistes sont présentés. Le lieu et le temps sont mythologiques Mont Hymette v ; séjour des Dieux v ; zéphirs v. [...]
[...] Doté de capacités logiques voyant la terre en brique durcie v.11) et d'affects il eut la même envie v.12), il possède une épaisseur psychologiques. Le lecteur peut ainsi s'intéresser et s'attacher aux aventures du personnage. II) Le Cierge, ou la vanité punie A. Une morale explicite Le Cierge propose une morale, formulée de façon explicite. Cette dernière conclut en effet, sur 4 vers, la fable (v.17-20).Le passage du passé simple, signe du discours narratif, au présent d'énonciation est ôtez-vous de l'esprit v.17) souligne que c'est le moraliste, et non plus le conteur, qui prend la parole. [...]
[...] À l'alexandrin du vers 13, succède un bref octosyllabe et le geste déraisonnable du cierge est dit en un hémistiche (v. 15). Ce raccourcissement métrique, ainsi que l'enjambement, font entendre l'accélération de l'action et le rythme décroissant mime la disparition du cierge. Tout comme les syllabes fondent, fond le cierge. L'acte III est celui du dénouement tragique : en un vers laconique (v.19), La Fontaine annonce la mort du protagoniste central se fondit L'allitération en sifflantes (Cire, brasier, se fondit fait entendre le crépitement des flammes et la liquéfaction du cierge. C. [...]
[...] Tout comme un professeur, La fontaine a le souci de la clarté. Il propose des notes pour expliquer les mots compliqués dont il use dans son récit ; il n'hésite pas à reformuler plus simplement une idée (v.7-9) pour être bien compris d'un jeune lectorat .Enfin,il allie leçon d'histoire mythologique et leçon morale : raconter les aventures des Abeilles du Mont Hymette donne au propos un tour plus concret , moins théorique, propre à susciter l'intérêt de l'élève. La visée didactique de la fable est ainsi servie par une pédagogie de l'explication Conclusion La légèreté et le dynamisme narratifs, maniés avec habileté par La Fontaine, ne doivent pas masquer l'essentiel. [...]
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