Commentaire composé de "De l'esclavage des nègres" de Montesquieu. La position de Montesquieu concernant l'esclavage est celle des philosophes des Lumières; il dénonce les préjugés d'une époque, les abus d'une pratique hypocritement défendue. Ce commentaire met en valeur la qualité démonstrative et argumentative de la composition puis analyse les principales armes rhétoriques rendant le texte efficacement persuasif.
[...] En réalité, Montesquieu fait comprendre que ces princes sont sans compassion et ont des activités futiles ( tant de conventions inutiles Les gouvernements d'Europe ont donc une responsabilité pleine et entière dans cette poursuite de la traite des noirs. Conclusion : Par cette page, Montesquieu démontre toute l'ampleur de son efficacité persuasive en maîtrisant l'art subtil du double discours aboutissant à une critique mordante de l'intenable position esclavagiste. Il se place aussi dans le camp des philosophes des Lumières ; stigmatisant l'esclavagisme à partir des grandes valeurs de tolérance, de liberté, de haine de la déraison, des préjugés et des injustices. [...]
[...] L'hypocrisie religieuse : La dénonciation est ciblée sur l'impossibilité qu'il y a à être négrier et en même temps chrétien. Montesquieu s'ingénie à montrer par quelle scabreuse logique le chrétien parvient à vivre son esclavagisme comme un élément conforme à la foi ! D'abord l'esclavagiste sauve sa bonne conscience en attribuant à Dieu son propre racisme : Dieu n'a pu envisager de déposer une âme (sous-entendue : forcément lumineuse, claire) dans un corps noir donc le noir est sans âme donc hors du genre humain ! [...]
[...] Cette ambiguïté souligne la finesse de Montesquieu qui tout en développant une féroce critique de l'esclavage se protége de la censure de ses contemporains. Il y a donc double entente qui se retrouve au dernier paragraphe avec les petits esprits (qui) exagèrent ; tournure qui pourra désigner au lecteur Montesquieu lui-même (par opposition aux grands esprits qui minimisent) ou au premier degré les philosophes qui sont les adversaires des esclavagistes. Une logique propre à chaque argument : Chaque paragraphe est bref et développe d'une manière logique et construite des arguments d'ordre historique culturel économique racial religieux La construction des paragraphes est souvent selon la logique Cause/Conséquence. [...]
[...] C'est une manière pour Montesquieu de faire sentir que la position esclavagiste se caractérise par de simples juxtapositions d'avis fort peu cohérents. Ainsi, on passe sans transition de l'extermination des indiens au prix du sucre et du prix du sucre à la couleur de peau etc. De plus, l'utilisation du style indirect libre et donne l'impression que l'on capte des morceaux d'une conversation mondaine. Saisissant contraste avec l'apparente solidité du raisonnement analogique avec les Egyptiens Ces changements dans la forme contribuent à renforcer le peu de fiabilité de la position esclavagiste. [...]
[...] L'humour passe dans le fait de présenter le lieu commun raciste à l'égard de la couleur de peau à travers la relation entre le corps et l'âme comme si le premier pouvait déteindre sur la seconde ! Il y a comme une sorte de naïveté tragique dans la représentation du noir par le blanc. Mais l'humour est surtout focalisé sur le portrait du blanc et de sa mauvaise foi. Le blanc se pense tolérant, ayant fait des efforts il est presqu'impossible de les plaindre s'avérant finalement sans résultat il est impossible on ne peut se mettre dans l'esprit L'humour sur cet effort simulé des blancs ne fait qu'en souligner les ridicules. [...]
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