Commentaire composé du poème de Baudelaire intitulé Spleen<:em> extrait des Fleurs du Mal<:em>. Il s'agit du poème 78 dont le premier vers est "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...". Il est précédé de trois poèmes ayant le même titre "Spleen". C'est en effet le dernier des quatre Spleen et peut-être le plus terrible et le plus angoissant. Baudelaire a fait pénétrer durant ces quatre poèmes, son lecteur dans le gouffre noir du Spleen qui arrive au terme de cette section, à travers ce dernier poème à la victoire du Spleen. Le poème reprend les images et les obsessions des poèmes précédents (le cri, la pluie, la prison, l'ennui, le bestiaire immonde) et les organise dans cinq quatrains qui vont crescendo jusqu'à la chute "Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir." (Apogée du désespoir). Les trois premiers quatrains dessinent un monde gris et étouffant alors que la quatrième strophe montrer une ultime tentative d'élévation à travers l'image de la cloche. Tentative vaine puisque le cinquième quatrain, la chute, montre le renoncement du poète et la défaite de l'Espoir.
[...] Conclusion : Le poème est à la fois absolument collectif (le Spleen) et intime (Mon spleen). Ainsi, pour traduire le " Mal de vivre le poète a exprimé la déchéance humaine à travers un décor macabre triste, cloîtré, angoissant et lent. C'est la description de l'état du Spleen, d'autant plus dure que le salut est absent. L'Homme est condamné à rester dans cet état. Cette dureté justifie le travail poétique plus fort, car seule la poésie peut transcender ses barreaux. [...]
[...] Les hyperboles utilisées amplifient la souffrance. Nous retrouvons ainsi une certaine emphase exprimant une grande affliction. On nous parle ainsi de ses immenses traînées D'une vaste prison d'« un affreux hurlement ou encore de geindre opiniâtrement (v16). L'emploi du pluriel au vers 2 Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis met également en valeur cette idée de souffrance excessive. Enfin, la répétition de la couleur noir au vers 4 et au vers 20 met en relief ces tourments et ces chagrins insupportables. [...]
[...] Nous remarquerons que seul les cloches (vers 13) tentent une échappée vers le ciel C'est toutefois une tentative qui échoue puisqu'elles mènent vers un affreux hurlement Les images verticales symbolisant l'emprisonnement: Nous retrouvons également des images verticales à travers notamment des murs (vers et des barreaux (vers 10. Les traînées verticales de la pluie Quand la pluie étalant ses immenses traînées vers symbolisent par ailleurs les barreaux d'une prison. Idée par ailleurs renforcée par l'utilisation même du mot barreaux comme nous venons de le voir. L'image d'une cage : Les images horizontales associées aux images verticales que nous venons d'étudier créent une image de cage. [...]
[...] La victoire de l'angoisse : Baudelaire met alors en place une tempête qui se passe sous le crâne On assiste alors à une lutte entre l'espoir et l'angoisse à l'intérieur de la tête du poète. Bataille qui voit éclater la défaite de l'espoir. En effet, l'armée de l'espérance a été tuée, l'angoisse triomphant plante son drapeau noir (vers 20) sur le crâne du poète. Nous remarquerons par ailleurs que l'aveu de la victoire de l'angoisse sur l'espoir domine, avec le rejet au vers18 de "L'Espoir". Nous pouvons ainsi retrouvons dans ce poème les deux valeurs de Baudelaire que sont l'élévation et le Spleen. L'espoir peut être associé à l'élévation et l'angoisse au Spleen. [...]
[...] Les trois premiers quatrains commencent de la même façon, à savoir par l'anaphore de Quand : Quand le ciel bas (vers Quand la terre est changée (vers Quand la pluie étalant (vers 9). Cette répétition insistante crée un refrain à ce poème. Cela évoque une idée de retour du temps. La temporalité est circulaire nous emprisonnant ainsi dans une éternelle douleur. On remarquera ainsi une lenteur rythmique, avec l'utilisation du tétramètre sur l'ensemble du texte. Il est régulier, de marche et de mise en place, associable à un défilé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture