Commentaire composé du poème « Soleils couchants » de Victor Hugo. Dans ce poème lyrique, le poète développe le thème de la fuite du temps qui épargne la nature mais accable l'homme. Sa méditation prend un ton tragique et personnel, et il y exprime sa révolte devant le problème de la mort et l'indifférence de la nature.
[...] et les bois toujours verts . Tout dans la nature est en butte à la fuite du temps comme le prouve encore la reprise dans les strophes deux et trois des mêmes éléments, les "mers", "monts", "fleuves", "forêts" du deuxième quatrain, auquel font écho les "eaux", "montagnes", "bois", et "fleuves" du troisième quatrain, où seul un chiasme vient rompre la répétition. Les mots "monts" et "mers" seront d'ailleursrepris à la fin du troisième quatrain. Ces répétitions systématiques dénotent en fait une conception particulière du temps: il s'agit d'un temps cyclique, au cours duquel on observe un éternel retour des choses. [...]
[...] Ainsi la tentative faite par l'homme pour pesonnifier et humaniser la nature face des mers", "la face des monts", "la face des eaux", "le front des montagnes") est dérisoire; elle fait d'autant moins ressortir la déchéance physique de l'homme, "sous chaque jour courbant plus bas tête". Bien que le mot ne soit pas prononcé dans ce dernier quatrain, la présence de la mort est ressentie avec angoisse. L'euphémisme habituel (s'en aller) s'explique ici dans la mesure ou le verbe se rattache au thème de la fuite du temps, du passage, qui est au coeur du poème. [...]
[...] Si le problème de la mort est universel, Hugo a tenu a lui donner, par l'emploi du un caractère personnel et un accent poignant. A la joie de l'univers ("soleil joyeux", "au milieu de la tête", "radieux"), s'opposent la tristesse et la sensation de froid (au propre et au figuré) qui envahissent le poète à l'approche de la vieillesse et de la mort. Et c'est avec une amertume proche de la révolte qu'il médite sur son insignifiance dans l'univers et sur l'indifférence de la nature, qui triomphe dans le mouvement ample et majestueux du dernier vers. [...]
[...] Dans ce poème lyrique intitulé "Soleil couchants", Victor Hugo développe lui aussi ce thème de la fuite du temps qui épargne la nature mais accable l'homme. Sa méditation prend un ton tragique et personnel, et il y exprime sa révolte devant le problème de la mort et l'indifférence de la nature. La fuite du temps est exprimée sur le plan lexical et syntaxique par un réseau très complexe de répétitions. La pluspart des verbes appartiennent au même champs lexical qui est celui du mouvement: "s'est couché", "viendra", "s'enfuit", "passeront", "roule", "s'iront rajeunissant"", "je passe", " je m'en irai". [...]
[...] Ici la forme progressive et le rejet traduisent bien la continuité de la vie. Si les eaux et les montagnes sont "ridées", c'est métaphoriquement: l'image ne désigne que l'ondulation des vagues ou les plissements de terrain. Les mers et les montagnes ne sont pas "ridées" au sens propre du terme; elles ne sont pas "vieillies"; elles échappent au temps, à la vieillesse et à la mort. De même, le fleuve représente le renouvellement souligné par l'expression adverbiale "sans cesse" et l'enjambement "le fleuve des campagnes / Prendra sans cesse aux monts le flotqu'il donne aux mers". [...]
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