Commentaire d'un extrait du roman "Sido" de Colette. Dans "Sido", Colette s'est attachée à romancer ses souvenirs d'enfance en accordant une place centrale à la figure inoubliable de sa mère, elle y évoque ses souvenirs d'enfance.
[...] La nature s'offre à elle comme un cadeau inépuisable qui la révèle à elle- même libre et intrépide grâce à l ‘amour de Sido et lui donne sa beauté et rayonnement intérieur au sein de la terre-mère . Cette symbiose éclate en un hymne épicurien et elle savoure l ‘aube par toutes les pores de sa peau. L ‘enfant se laisse imprégner par la nature véritable matrice féminine, Tout dormait dans un bleu originel, humide et confus énumération qui n pas sans laisser penser aux origines du monde et de la vie. [...]
[...] J'étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d'accord . Je l'étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu'à mon retour, et de nia supériorité d'enfant éveillé sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d'avoir mangé mon saoul, pas avant d'avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l'eau de deux sources perdues, que je révérais. [...]
[...] Ainsi l ‘enfant revenait de son périple nourri de la naissance de l'aube en accord avec toutes les forces vives de sa terre, après avoir cueilli le jour. Colette, comme tout écrivain, se ressource à ses souvenirs d'enfance. Souvenirs qui mettent en exergue la raison de ce style si particulier entre poésie dont elle se défend d'ailleurs et réalisme où le plaisir des sens est un hymne à la vie qui recommence chaque instant. Et c'est bien dans cette aurore là qu'est née la personnalité et le talent de notre Amoureuse Colette . [...]
[...] La première craint de se révéler au grand jour elle se décourageait aussitôt et replongeait sous la terre L'univers des ruisseaux est aussi fait de contradiction elle se haussait replongeait et l'autre fine, discrète qui froisse l ‘herbe comme un serpent. Ondulations et discrétion, le monde de la terre se dévoile à qui sait regarder et écouter entre joie et peur. Cela est si vrai que l'enfant sait, connaissance intuitive ou observation fine que les rondes des narcisses dévoilent le secret. [...]
[...] J'obtenais qu'elle m'éveillât à trois heures et demie ; et je m'en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps . J'allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. [...]
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