Commentaire composé du poème "Mon rêve familier" extrait des Poème Saturniens de Paul Verlaine. Dans ce sonnet régulier en alexandrins, le poète "maudit" raconte à la première personne un rêve qui le hante et où apparaît une femme aimante et mystérieuse.
[...] En effet l'origine de son cœur, devenu pour lui transparent se dissipe. En cela, la femme du rêve apparaît comme un être d'exception : l'analyse de Pour elle seule repris encore une fois par Elle seule met en valeur cette absolue singularité. Une amour idéal l'unit au rêveur : le verbe aimer - on l'a vu ci-dessous est repris trois fois dans le premier quatrain ; et le parallélisme de construction des relatives, disposés comme un miroir, et que j'aime et qui m'aime souligne la réciprocité parfaite des sentiments. [...]
[...] La couleur des cheveux de la femme du rêve par exemple est impossible a définir que de sensations tactiles celles des vers 7 et 8 et auditives surtout, dans les tercet : Son nom, je me souviens qu'il est doux et sonore Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues Le rêve présente donc des aspects ordinaires et des aspects singuliers ; il se caractérise également par une atmosphère générale de bien-être, du à la présence bénéfique d'une femme. De l'apparence physique de cette femme, le lecteur ne verra pas grand-chose ; rien de sa taille, de sa corpulence ou de son âge par exemple. Et, si le poète semble intégrer ç son récit les questions même du lecteur sur la couleur des cheveux où le nom de ma mystérieuse inconnue, elles restent finalement sans véritable réponse : Est-elle brune, blonde ou rousse? [...]
[...] En effet les éléments s'ajoutent les uns aux autres par simple coordination on retrouve douze fois en quatorze vers, la conjonction et - comme si des fragments de rêves revenaient progressivement à la mémoire du narrateur ; c'est particulièrement visible dans le premier quatrain où l'on trouve six occurrences de et : étrange et pénétrant et que j'aime et qui m'aime, et qui n'est Et m'aime et me comprend D'autre part, tout se passe comme si certains éléments essentiels apparaissaient tels au poète au fur et a mesure de la narration ; il les reprend donc par un système de retours en arrière, créant un effet d'insistance. Ainsi, du deuxième au quatrième vert : Qui m'aime / et m'aime ; et du quatrième au cinquième : et me comprend / car elle me comprend Le rêve raconté ici présente cependant également des aspects particuliers à lui. Il s'agit d'abord d'un rêve fréquent et marquant. Les mot familier souvent et pénétrant du titre et de premier vers indiquent explicitement cette double caractéristique. [...]
[...] Paul Verlaine (Poèmes saturniens) Commentaire : Verlaine, poète maudit du XIXème siècle, publie en 1866 ses Poèmes saturniens. Figure notamment dans ce recueil Mon rêve familier, sonnet régulier en alexandrins dans lequel le poète raconte à la première personne un rêve qui lui hante et où apparaît une femme aimante et mystérieuse. Pour commenter ce texte, nous étudierons d'abord les caractéristiques de ce rêve et du récit qui en est fait, puis nous analyserons le portrait de la femme du rêve. [...]
[...] Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? [...]
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