Commentaire composé d'un passage des Mots de Sartre, le passage se situe à la charnière entre la première partie (intitulée Lire) et la seconde (intitulée Écrire). Le passage décrit un malaise, une souffrance : l'enfant choyé se sent exclu par les enfants de son âge ; il lui manque une justification, une raison d'être. Le passage fait l'analyse rigoureuse de ce mal-être : la phrase finale qui conclut le passage met l'accent sur ce mal-être de l'enfant, qui constitue l'essentiel. Tout le passage analyse les raisons et les modalités de cette souffrance.
[...] L'humour Le récit dit, explore, explique et suggère le malaise, tout en le cachant sous le brillant, la vivacité, mais aussi l'humour, présent par petites touches Ainsi les rêves narcissiques de l'enfant sont exprimés au travers d'adjectifs teintés d'humour (savoir universel, intelligence prodigieuse, adresse spadassine ) Spadassin : le mot rappelle épée arme prestigieuse. Il y a une distance énorme entre un enfant et un spadassin, espèce de tueur à gages. Ici, c'est la péjoration attachée à spadassine qui joue le rôle de superlatif tout en s'abolissant dans le contexte : le héros vainc tous les spadassins, il est plus spadassin qu'eux Autre expression humoristique : Héros de chair et d'os. Cette amusante expression qui rime - est obtenue par le style indirect libre. Héros appartient à l'enfant (focalisation interne), non au narrateur. [...]
[...] Le regard du narrateur sur sa mère est à la fois aimant et lucide. Dire, séduire, masquer par les mots Cette quête vaine est une expérience cruelle. Mais les mots du narrateur (qui dans cette autobiographie, n'est autre que l'enfant devenu adulte) ne se contentent pas d'analyser le malaise, ils le masquent aussi sous une forme littéraire, séduisante le pathétique discret Le pathétique, l'émotion sont présents en petites touches discrètes mais claires : des yeux de pauvre. La métaphore est pathétique : il est affamé de contact Elle est aussi suggestive : ce sont des yeux désirants, implorants, admiratifs Le discours Indirect libre nous transporte dans la conscience, la voix de l'enfant. [...]
[...] L'enjeu pour l'enfant est d'être admis, reconnu par le regard des autres. Son désir fervent est d'être non admiré, mais simplement vu, reconnu dans son existence par les autres enfants : tâche difficile pour un gringalet et qui met aussi en jeu la relation à la mère. La stratégie que la mère propose n'est pas une solution, car le jeu n'a d'intérêt que comme signe d'intégration et la reconnaissance de l'autre n'a de valeur que si elle est spontanée, libre, non sollicitée. [...]
[...] la célèbre pièce de Sartre Huis-clos). En effet, seul ce regard décapant empêche toutes les comédies de la mauvaise foi, permet d'accéder à une réelle prise de conscience : je n'en revenais pas de me découvrir par eux La métaphore du procès dont l'objectif est de faire surgir la vérité contre tous les mensonges et les impostures est ici révélatrice : les contemporains de Sartre sont ses vrais juges Cette expression signifie qu'au fond, il n'y a qu'une vérité (et non deux, comme la première phrase le laissait entendre). [...]
[...] [Caractérisation] Le passage décrit un malaise, une souffrance : l'enfant choyé se sent exclu par les enfants de son âge ; il lui manque une justification, une raison d'être. Le passage fait l'analyse rigoureuse de ce mal-être : la phrase finale qui conclut le passage met l'accent sur ce mal-être de l'enfant, qui constitue l'essentiel. Tout le passage analyse les raisons et les modalités de cette souffrance. [Annonce du plan] Nous nous intéresserons dans un premier temps au contraste de la vérité romanesque et de la vérité réelle ; puis à la quête de reconnaissance de l'enfant et de sa mère ; enfin, nous étudierons le jeu séduisant des mots du récit. [...]
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