Commentaire composé de la fable "Le Loup et le Chien" de La Fontaine. Un apologue, récit à portée moralisatrice, est destiné à faire réfléchir sur un comportement ou une pensée. La fable, genre rattaché à l'apologue, a pour particularité de comporter un double statut narratif et démonstratif. Il s'agira par conséquent de se demander par quels moyens La Fontaine nous permet-il de distinguer la morale de la fable.
[...] Le Loup et le Chien est un récit animé d'une rencontre. Nous verrons donc tout d'abord que les étapes de la rencontre correspondent à une composition théâtrale puis nous identifierons le choix de La Fontaine au niveau des personnages et leur présentation. En premier lieu, La Fontaine campe les circonstances de leur rencontre. Il y consacre en effet neuf vers dans lesquels il utilise de nombreux verbes d'action accélérant le rythme tels que l'attaquer et fallait livrer bataille 7). Nous pouvons de fait remarquer la promesse d'un conflit entre les deux protagonistes par l'emploi du champ lexical du combat : mettre en quartiers défendre qui relate notamment l'état d'esprit du loup qui a faim et qui s'accommoderait fort bien du chien pour repas. [...]
[...] Cette fable fait de plus écho de la vie de La Fontaine qui regrette très certainement d'avoir perdu sa liberté en devant flatter ses mécènes pour vivre de sa plume comme beaucoup d'autres écrivains. Il écrit en effet dans le Corbeau et le Renard Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute Alphonse Daudet fit partie également de ces écrivains qui écrivirent au nom de la liberté sacrifiée des intellectuels comme dans la légende de l'homme à la cervelle d'or extraite des Lettres de mon moulin. [...]
[...] En effet le chien, pour présenter sa situation enviable, a commis des ellipses. Au vers 32, le loup s'aperçoit que le cou du chien est pelé. Son inquiétude est traduite par les questions courtes telles que Qu'est-ce là ? 33) et Quoi rien ? 33). Le chien essaye quant à lui, de dédramatiser la situation avec des réponses brèves dépourvues de verbe et redondantes telles que Rien et peu de chose 33) et la périphrase du collier de ce que vous voyez 35). [...]
[...] La Fontaine n'impose cependant pas sa vision du bonheur au lecteur, il lui laisse le choix en lui proposant deux conceptions représentées chacune par un des protagonistes. La première expose la soumission à un chef, le fait d'être aux ordres d'une personne plus puissante que soi, de devoir le servir, lui plaire, pour avoir une récompense et de fait avoir une vie confortable, comme le montrent la métonymie du cou pelé le chiasme flatter ceux du logis, à son maître complaire 25) et l'emploi du nom salaire faisant référence à la rétribution que donne un patron à son employé. [...]
[...] Néanmoins il est trop tard, le loup est effrayé et se sent trahi comme le montre les deux reprises par anadiplose de attaché aux vers 34 et 36 et de importe aux vers 37 et 38. Le loup fait finalement preuve d'un refus catégorique comme le montre l'accumulation de négations au vers 39 je ne veux en aucune sorte et la reprise anaphorique du verbe vouloir je ne veux 39) et ne voudrais 40) montrant le fait que le loup est sûr de ses choix et ne reviendra pas sur sa décision. [...]
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