Commentaire composé d'un extrait d'"Une histoire sans nom" de Barbey D'aurévilly. L'extrait est un passage clé de l'oeuvre qui dévoile toute la symbolique et l'esthétique de l'auteur. Le passage commenté est celui portant sur la découverte du masque de grossesse par la mère de Lasthénie.
[...] La mère aussi n'échappa pas à ces caractéristiques fantomatiques puisqu'on voit par l'épithète de nature blanc qu'elle est associée à un fantôme en ses blancs vêtements de nuit qui est le topos littéraire de la représentation que l'on se fait des fantômes et encore plus explicite on dit qu'elle est spectrale. Le champ sémantique de la mort parcours le texte. On trouve également l'importance du thème de la peur et de l'épouvante qui sont les ingrédients essentiels de la littérature fantastique. [...]
[...] Mais cette scène va inverser le symbolisme de tous les objets du culte. On peut alors dire que l'on va assister en quelque sorte à une messe noire d'où peut être le recours à certains détails fantastique. En effet, le crucifix est détourné de sa symbolique puisqu'il est d'abord objet de contemplation et ensuite il est déchargé de tout le respect dont elle semble l'entourer par une sorte de profanation puisqu'il est dit p 96 seulement au lieu de le prier cette nuit là elle l'arracha violemment du mur de l'alcôve, et elle l'emporta comme une ressource désespérée contre le malheur qu'elle allait chercher on voit bien l'opposition prier/ arracher violemment. [...]
[...] La fille qui répond avec une certaine innocence puisqu'elle ne connaît pas la cause de son mal, dit que c'est physique, mot naïf mais qui est repris par la mère dans une sorte d'antanaclase, on voit bien qu'on a une sorte de répercussion puisque la mère reprend le même mot dans un sens beaucoup moins innocent puisque Lasthénie l'emploie pour désigner un état naturel alors que la mère le pense dans un sens un peu plus charnel. On assiste à une accumulation de questions et on voit bien ici par cette accumulation avec 3 questions qui au fond demandent la même chose de 3 manières différentes : pourquoi pleurerais-tu ? Pourquoi aurais-tu du chagrin ? Pourquoi serais-tu malheureuse ? on décèle tout de même une gradation croissante puisqu'on s'interroge d'abord sur un constat les pleurs, ensuite sur la conséquence de ce constat du chagrin puis sur une explication un peu plus générale qui serait le malheur. [...]
[...] Le lecteur se doit alors d'être attentif aux détails de la scène. Plusieurs lectures sont alors possibles, une qui serait fantastique une autre rationnelle et une dernière religieuse On peut donner à cette scène, une portée fantastique puisqu'on a l'échec du médecin, représentant de l'ordre rationnel qui n'a pas su déceler le mal de Lasthénie puisqu'on lit page 91 puis on a Agathe qui ridiculise la science de ce médecin en le qualifiant d'onguent miton mitaine, et elle en profite pour donner une explication un peu plus surnaturelle qui est l'idée d'un sort jeté d'où le besoin non pas d'un médecin mais d'un exorciseur. [...]
[...] En effet, la description de cette ferveur religieuse qui devient diabolique est une critique esquissée par Barbey d'Aurévilly du jansénisme qu'il exècre par-dessus tout et qu'il juge trop étroit. Madame de Ferjol incarne bien toutes ces caractéristiques du jansénisme surtout à cause de l'idée de prédestination et de la vision d'un Dieu impitoyable qui est vu dans le texte qui exige de ses fidèles un combat quotidien contre le mal et une foi à toute épreuve, c'est pourquoi la foi ici a des allures blasphématoires et diaboliques. [...]
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