Commentaire composé d'un extrait de « Cinna », de Corneille : la tirade d'Auguste à l'Acte 5 scène 3, de « En est-ce assez ô ciel » jusqu'à « je te rends plus qu'un père ».
[...] Dénouement placé sous le signe de la réconciliation 1.Réconciliation d'Auguste avec lui-même Dans cet extrait, Auguste, qui était lassé du pouvoir, trouve solution à son conflit intérieur. Il maîtrise sa colère et prend plaisir à pardonner: en se transformant, il retrouve un nouvel équilibre. Lorsqu'Auguste déclare "je suis maître de moi comme de l'univers; je le suis, je veux l'être", la parataxe traduit la volonté qui permet de triompher. Dans ce texte, on peut noter 12 occurrences du "je " ou traduisant sa volonté de fer. [...]
[...] D'irrésolu, inquiet, l'empereur devient fort et magnanime. 2.Réconciliation d'Auguste avec les conjurés Sa maîtrise de lui ne peut exister que par sa supériorité sur les autres, que par l'exercice de sa volonté, comme le montrent les répétitions du verbe vouloir (je veux, je les veux, je t'en veux). Auguste se réconcilie avec les conjurés en donnant son pardon ("soyons amis") puis d'autres bienfaits: il donne Cinna à Emilie, le consulat à Cinna . L'empereur sublime sa suprématie en comparant sa magnanimité à la noirceur de Cinna (la fureur de ton lâche destin, je te la donne encore; tu trahis, je les veux redoubler . [...]
[...] ) répond tout à fait à l'esthétique classique, tout comme la tragédie elle-même, qui respecte les 3 unités et les règles de bienséance. Ce dénouement singulier pour une tragédie correspond en réalité mieux qu'un autre à l'esthétique classique de l'harmonie, de la confiance absolue en l'homme. Conclusion: Dans ce dénouement heureux, Auguste donne à voir l'évidence monarchique remise en cause par de nombreuses conjurations à l'époque de Corneille. Le dramaturge souligne également avec son personnage le rayonnement chrétien de le monarchie absolue et sublime l'exthétique classique du rayonnement maîtrisé. [...]
[...] En effet une série d'impératifs entraîne Cinna dans cette ascension morale: soyons, commençons, reçois, aimes, préfères, apprends. III) Message implicite 1.Rayonnement glorieux de la monarchie absolue La pièce date de la période où Louis XIII doit faire face à des conjurations que doit déjouer Richelieu; il faut donc donner à voir l'évidence monarchique, évidence qui convertit Cinna et Emilie dans la pièce. C'est le passage du jugement à l'acte politique pur qui fait d'Auguste un héros, juge et souverain absolu. [...]
[...] Le polyptote sur le verbe "donner" souligne sa générosité. Ainsi son règne est assuré de rester dans la mémoire de tous: "ô siècles, ô mémoire, conservez à jamais ma dernière victoire!". II) Métamorphose de l'empereur 1.Maîtrise de soi La puissance de son discours, ainsi que le caractère solennel des vers, expriment la parfaite maîtrise qu'a l'empereur de lui-même. Au fil du texte, le "moi" d'Auguste est transformé: "je suis maître de moi", "c'est moi qui t'en convie". A la question initiale correspondent des phrases affirmatives, harmonieuses et équilibrées, commençant souvent par le"je": ainsi Auguste est maître de lui comme de son discours parfaitement bien construit. [...]
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