Commentaire composé d'un extrait du livre I des « Confessions » de Rousseau, relatant la naissance d'une passion : celle de la lecture (de "je sentis avant de penser" jusqu'à "n'ont jamais bien pu me guérir"). Dans ce dernier, l'auteur nous livre une réflexion personnelle sur les passions qu'il définit comme le stimulus de notre soif de connaître. Ainsi l'homme, doté de passions et de raison, posséderait les moyens d'une constante amélioration de sa condition.
[...] La juxtaposition des phrases selon le principe de la parataxe met en valeur la profondeur de son moi sensible: "je n'avais rien conçu; j'avais tout senti". "facilité à lire et à m'entendre"=complaisance à s'écouter lire à voix haute, n'écoute pas vraiment son père. On observe donc une certaine complaisance à parler de soi, à se décrire en train de renaître par l'écriture, à présenter de lui une image singulière et élogieuse. II) Une passion source de plaisir Dans ce texte, un certain nombre de termes du champ lexical de la passion et de l'agréable: "effet" "amusants" "intérêt si vif" "sans relâche" . [...]
[...] Un stimulus de la raison et des connaissances "c'est le temps d'où je date sans interruption la conscience de moi-même"= nécessité de lire pour se comprendre et avancer dans la compréhension de soi. III) Une passion dangereuse L'influence néfaste des romans roman=esprit nourri de fantasmes. Métaphore filée de la maladie: "effet" "dangereuse méthode" "n'ont jamais pu me guérir". Jugement sur les ouvrages et opposition entre la bibliothèque de sa mère et celle de son père. L'aspect excessif et totalitaire des passions La lecture devient obsession, dépasse l'entendement humain, devient un besoin vital: "tour à tour et sans relâche", "passions les nuits", "ns ne pouvions jamais quitter" "coup sur coup" . [...]
[...] Il descend dans la "chambre obscure de son moi" pour montrer que la lecture est un acte de naissance expliquant ses relations avec les femmes et la société entière. Ses rapports avec les autres sont ainsi fondés sur la distance et l'isolement. Lorsqu'il aborde pour la première fois Mme de Warens, il est tellement ému qu'il lui écrit avant de lui parler. Ce texte très riche nous fait comprendre la vocation d'écrivain de Rousseau. C'est par l'écriture, la fiction, qu'il va charmer. [...]
[...] "le sort commun de l'humanité. Je l'éprouvais plus qu'un autre"= "une intelligence unique". Ainsi, le souvenir est présenté sous forme de raisonnement rationnel, convainquant, illustré par un exemple central. Insistance sur la puissance d'un moment revécu par l'écriture Au centre du texte, Rousseau fait parler son père au style direct: "Allons nous coucher, je suis plus enfant que toi". Or cet événement s'est reproduit plusieurs fois, mais en le citant au style direct, Rousseau insiste sur la puissance de ce moment unique, présenté comme une seconde naissance. [...]
[...] Constructions au rythme binaire: "je n'avais rien conçu, j'avais tt senti"-"je n'avais aucune idée des choses, que tous les sentiments m'étaient déjà connus"= Rousseau accentue l'opposition entre l'"expérience" personnelle dans un monde réel, qu'il n'a pas eu la chance de faire, et les émotions décrites ("émotions confuses") de ses lectures. Donc solitude. Les livres l'enferment dans un cocon confortable, mais seul. La passion de la lecture développe l'imagination de Rousseau à un tel point qu'il est coupé du monde qui l'entoure. [...]
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