Commentaire composé d'un extrait du chapitre 2 du livre de Primo Lévi : « Si c'est un homme ».
[...] Ces éléments de possession, fondement de l'existence, ne forment plus que des lointains souvenirs. Il est passé du statut d'homme libre à celui d'homme "vide". La perte de son statut d'homme Le processus que décrit l'auteur dans ce passage est celui de la déshumanisation. En effet, plus que des objets, des titres de propriété et des personnes chères à son cœur, il a depuis son arrivée dans le camp perdu tout ce qui fait de lui un homme parmi les autres dans la société. Il n'a plus de valeurs humaines. [...]
[...] Primo LEVI, Si c'est un homme Commentaires de texte et réflexions sur l'ouvrage PASSAGE ETUDIE : Chapitre Le fond, p. 35-36 ("Qu'on imagine en signes bleuâtres") Explications générales du livre Primo Lévi est un juif italien, résistant lors de la Seconde Guerre Mondiale. Arrêté en 1944, il est déporté à Auschwitz. Son livre annonce une originalité toute particulière. Ce n'est pas un livre d'histoire, dans le sens où il ne comporte pas de date, ni d'information à portée historique. Il présente par contre un intérêt certain, en fournissant nombre d'éléments de "petite histoire", c'est-à-dire concernant les conditions de vie en camp de concentration. [...]
[...] Ainsi, regarder l'heure sur sa montre devient un "vieux réflexe", qui n'a plus court aujourd'hui. Sur son poignet, il ne peut voir qu'un alignement de numéros, symbole de sa nouvelle identité. II) Un rite marquant l'entrée dans une nouvelle existence Un rite initiatique symbole d'une nouvelle vie La scène décrite dans le passage comporte un acte symbolique : le tatouage d'un numéro, un matricule devenant sa nouvelle identité. Cet alignement de chiffre remplace désormais son nom, sa profession, sa personnalité, ses qualités et capacités. [...]
[...] Primo Lévi est mort, remplacé par le Häftling 174517. Le numéro semble donner un certain nombre d'informations sur la place du prisonnier dans cette société particulière : on sait s'il arrivé depuis longtemps ou nom, ainsi que d'où il vient, suivant la date des raffles. Une hiérarchie se dégage ainsi, puisque les plus anciens, les "petits numéros seront beaucoup plus respectés que les nouveaux. Le tatouage ressemble à un rite initiatique marquant l'intégration à une nouvelle société ("nous avons été baptisés"), de laquelle il va falloir apprendre et intégrer rapidement les normes et les attentes. [...]
[...] Il montre la progressive perte de sens humain qui touche tous les déportés. Par le rituel du tatouage, les nazis créent un homme nouveau, corvéable à merci, jusqu'à la mort. Cet homme n'existe plus au-delà de sa capacité à travailler. L'auteur nous décrit donc ici par quel procédé, par quel rituel à la fois banal et sacré les responsables du camp ont pu recréer la notion d'esclavage. C'est à cet instant de son histoire que l'auteur déclare "toucher le fond". [...]
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