Commentaire composé du Chapitre I de Candide de Voltaire. Le titre accumule à la fois un prénom et un concept philosophique promettant ainsi à la fois une histoire et une réflexion. Effectivement ce premier chapitre semble bien répondre à ces deux fonctions. Puisque sous la forme du conte, Voltaire contredit la théorie de l'optimisme selon laquelle tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, mais sans la détruire tout à fait puisque la plupart des personnages finissent par cultiver sagement leur jardin en renonçant à la métaphysique. Comment ce premier chapitre, constituant l'incipit, rempli ses missions principales ?
[...] Pour cela, nous étudierons dans un premier temps de quelle façon cet incipit joue son rôle de captatio benevolum. Puis dans un second temps nous mettrons en relief sa fonction de présentation du livre qui offrent aux lecteurs deux attentes : un conte et une réflexion philosophique. les apparences du conte : Le cadre et les personnages du conte : Le cadre : Le cadre dans lequel Voltaire commence son récit est propre à celui du conte. On se retrouve en effet dans un château qui a un grand jardin. [...]
[...] La scène du baiser entre Cunégonde et Candide est une simple pastiche. Voltaire fait ainsi appel à un cliché des romans d'amour : le mouchoir tombe, les deux personnages veulent le ramasser, ils se touchent la main et finissent par s'embrasser. Leur rencontre et leur coup de foudre sont raillés car tellement stéréotypés : leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent On assiste ainsi à une sorte de contrefaçon des romans d'amour avec des codes du trouble et de l'émotion qui sont réciproques. [...]
[...] Voltaire semble là encore l'imiter : "71 quartiers", "350 livres". Virulente satire de la noblesse : Rappelons tout d'abord Voltaire était un mondain qui a été déçu de ce monde. Il semble ainsi prendre un peu sa revanche sur la noblesse sur laquelle il fait une satire virulente. Critique du lignage : C'est tout d'abord une critique du lignage que Voltaire décrit ici. Le premier paragraphe notamment nous révèle l'attachement exagéré à la hiérarchie. Il est en effet dit : parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps La noblesse donne une telle importance à leur noble arbre généalogique qu'un honnête homme est refusé comme époux, parce qu'il ne peut prouver que 71 quartiers (nombre d'ancêtres nobles) au lieu de 72, pedigree du baron, différence infinitésimale et dérisoire. [...]
[...] Le pouvoir du Baron ne semble être qu'une illusion. Il fait de plus de ce protagoniste un baron de la Westpahlie qui est la province la plus pauvre d'Allemagne. Ainsi, en la choisissant comme Éden fondateur du conte, et en faisant croire à tous les personnages que le baron, avec son château qui avait une porte et des fenêtres - ( 1.14 est un puissant seigneur, Voltaire souligne la médiocrité de cet idéal . Il donne ainsi une leçon de relativité entre la réalité et l'idée que les hommes se font de cette noblesse. [...]
[...] Le premier est atteint à travers l'apparence du conte que Voltaire donne à ce récit. Le second quant à lui y arrive par les critiques et les réflexions philosophiques que Voltaire tire. On assiste ainsi, dans cet incipit, à la présentation d'un monde clos, hiérarchisé, aristocratique et surtout d'illusions. La cour n'est en fait qu'une illusion : une illusion du pouvoir, de la richesse et de la connaissance Candide vit donc au sein d'un monde d'illusions dont il est victime. [...]
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