Commentaire composé de l'article « Guerre » tiré du Dictionnaire Philosophique de Voltaire. Le XVIIIème siècle a été marqué par la Guerre de Sept ans, opposant France et Angleterre d'une part à l'Autriche et à la Prusse d'autre part. Comme toutes les guerres, ce fut un conflit destructeur qui ne manqua pas d'agiter la flamme des Lumières, et plus particulièrement celle de Voltaire. C'est ainsi qu'après de nombreux essais similaires, Voltaire enrichit en 1764 son portatif de l'article « Guerre ». Quel est donc le message que l'écrivain veut faire passer ?
[...] Hélas, cette utopie n'a pas été atteinte puisqu'au XXè siècle on pouvait encore écrire La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus. (Antoine de Saint Exupéry). [...]
[...] Exit les idées reçues : elles a de bons côtés, d'où l'adjectif substantivé merveilleux qui dès la première ligne nous prépare à un point de vue plus belliciste que fondamentalement humain. On nous explique aussi que causer la mort d'innombrables hommes est source de joie comme en témoigne le mot bonheur (l.4). Si en plus on peut faire des ravages en réduisant une ville entière à néant, c'est l'extase. La chanson (l.7) évoquée engendre une idée de fête, la guerre est donc à ce point jouissive qu'elle appelle une cérémonie. [...]
[...] Voltaire nous montre également un non- sens : dans le quatrième paragraphe il nous donne l'exemple d'un vice dénoncé par les religieux (le libertinage) et l'on note que la peine encourue est exagérée (occurrence d' éternel L'Eglise est horripilée par des ouvrages tels qu'Athalie qui la rendent moins crédible et bénit les riches qui respectent le Carême, damnant les pauvres qui n'en n'ont pas les moyens (opposition entre deux cents écus de marée et deux sous et demi de mouton l.29/31), sans condamner la vie luxueuse des riches. Dans le cinquième paragraphe, il nous montre l'utilité de cet exemple avec les métaphores misérables piqûres d'épingle (l. 33) et la maladie qui nous déchire en mille morceaux (l.33-34). La première symbolise les futilités sur lesquelles l'Eglise s'attarde, qu'elle juge et condamne, tandis que la seconde désigne la guerre, autrement importante, que l'Eglise appuierait plutôt. [...]
[...] Les mercenaires nous apparaissent comme incultes, ils ne connaissent d'ailleurs même pas les rudiments du latin comme l'indique la ligne huit : une langue inconnue à tous ceux qui ont combattu Enfin la phrase Chacun marche gaiement au crime (l. 17) traduit une insouciante révoltante lorsque l'on considère l'ampleur des dégâts de la guerre et son atrocité face à cette légèreté apparente. Au final, la description de la guerre est très péjorative, et Voltaire défend son point de vue avec rage. [...]
[...] C'est ici que l'on se rend compte que la fameuse chanson n'est autre que le te deum religieux, et que la langue inconnue est en fait le latin, langue officielle de l'Eglise. On retrouve une allusion à ces rites dans le troisième paragraphe où Voltaire nous dit que l'on fait volontairement appel à des prêcheurs pour célébrer ces journées meurtrières et ces rites semblent si importants que l'on va jusqu'à payer ces religieux. On nous dit d'ailleurs clairement que la religion fait office de justification, puisque la vie de Jésus sert d'explication aux combats de la Guerre de Sept Ans (l. 23-24). Mais l'auteur approuve-t-il ? [...]
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