Commentaire composé de la journée du 2 juillet, du Horla de Maupassant de « Quelle vision [...] » à « de fines arches ouvragées ». L'épisode relate une excursion au Mont St Michel, une évasion propice à la rêverie, qui s'exprime à travers une description pittoresque et animée.
[...] Cet aspect insolite est accentué par les procédés d'analogie qui ponctuent la description : bijou de granit aussi léger qu'une dentelle vaste comme une ville ainsi que par les personnifications qui insufflent aux objets et au décor décrits une tonalité particulière, l'ouvrant au fantastique : la rue étroite et rapide les frêles colonnes de sveltes clochetons La description, qui un normalement un passage monotone est ici dynamisée par les procédés stylistiques qui ancrent le site dans un cadre exceptionnel et unique. (2e axe ) La présence du narrateur est latente et cette posture oriente toute la lecture de l'épisode. [...]
[...] Le terme d'enthousiasme est par ailleurs connoté, il suggère un transport, une exaltation, un trop plein d'émotions. L'écrasante présence du narrateur détermine notre lecture de l'épisode. La description, de pittoresque, s'ouvre peu à peu au fantastique, à l'irréel, exaltée par la force de ce style qui à force d'être trop hypertrophié, nous suggère une part de folie chez le narrateur. CONCLUSION Cette description du Mont St Michel est un passage charnière dans l'économie du récit, elle marque à la fois un temps d'arrêt dans la narration et conforte aussi le lecteur dans certaines de ses hypothèses. [...]
[...] En effet, il n'y a pas d'actions dramatiques essentielles mais la tonalité du passage, le style oscillant entre réalisme et fantastique de même que le cadre exploré, à la fois concret et surnaturel, illustrent combien poreuses sont les frontières et combien un être peut sombrer dans la folie sans que rien ne l'y prédestine. Cette fluctuation est immanente au genre fantastique et des récits comme L'Aleph de Borges et bien d'autres l'illustrent. Par ailleurs, l'extrême sensibilité du passage nous fait songer à l'apparition presque extraordinaire de la Salammbô de Flaubert, mentor de Maupassant qui n'a cessé de malmener les frontières entre réalisme et romantisme. [...]
[...] Dans le cadre de notre récit, elle prend place à un moment crucial de la trame romanesque, marquant un temps d'arrêt qui permet au narrateur d'être absorbé non pas par son obsession au sujet du Horla mais par le cadre puissant du Mont St Michel. Le site est décrit avec précision à travers une sorte de zoom progressif dont l'objectif serait le regard du narrateur qui embrasse d'abord l'extérieur du mont avant de sonder l'intériorité du paysage. La description prend place de manière progressive, du lointain au plus infime détail. [...]
[...] Ainsi, la présence massive du pronom personnel je et de ses dérivés, participe de cette subjectivité. Une subjectivité qui est aussi inhérente au genre et à l'énonciation : il s'agit d'un journal intime, ce qui sous-entend une proximité avec le lectorat avec qui on partage émotions, sentiments et une certaine connivence. Même si le vous ou le tu désignant le destinataire sont absents, la confidence est là, prête à être reçue par les lecteurs, intrus et complices dans ce récit. [...]
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