Commentaire composé du poème intitulé "Anywhere out of the world" publié dans "Le Spleen de Paris" de Baudelaire. L'objectif est de montrer dans quelle mesure ce poème est conforme à l'esthétique moderniste et à la philosophie baudelairienne.
[...] Il faudrait trouver un lieu utopique pour être bien , tant la détresse est grande. La valeur des voyages s'oppose dans ces deux poèmes de BAUDELAIRE, mais le voyage imaginaire est leur caractéristique commune. Pour CENDRARS, le voyage est un souvenir permettant comme chez DU BELLAY de se livrer à une introspection biographique. Il permet de recomposer des bribes de soi, les dernières réminiscences. Plan de commentaire Une prose poétique lyrique : - un poème en prose poétique - les limites du genre - une écriture au service du lyrisme II) Eloge de la contre-nature et expression d'une vision tragique du monde - Eloge de la contre-nature et regard de peintre Utopie et solitude, préfigurations de la mort Expression du tragique humain et du poète voué au malheur Commentaire : Le Spleen est l'expression d'un dégoût de la vie qui conduit à une profonde mélancolie et à une attirance pour la solitude et la mort. [...]
[...] C'est l'apanage du poète de parler aux entités, même si cette entité est une partie de soi-même. Un phénomène comparable s'observe plus loin avec une simple reduplication du mot paysage (ligne : Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir! Le rythme de la phrase opère un basculement rythmique rapide - lent rapide avec une première proposition de 10 syllabes, puis un deuxième groupe syntaxique plus étoffé de 16 syllabes qui trouve une amplification de 10 syllabes. [...]
[...] pourvu que ce soit hors de ce monde ! (l.28) Le poème est donc mouvement de révolte, ce texte est un rejet de la société établie et fait du personnage un paria, donc un poète selon la vision que s'en fait BAUDELAIRE. La chute est doublement poétique par son intertextualité hypertextuelle avec l'hypotexte Bridge of Sighs (Le Pont des Soupirs) de Thomas HOOD. La poésie se réfère à un autre texte poétique dont elle se réclame par l'esprit ici : Folle du roman de la vie, Souriant au mystère de la Mort, Impatiente d'être engloutie N'importe où, n'importe où Hors de ce monde ! [...]
[...] Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. [...]
[...] Cette introspection le conduit à sonder ses envies d'ailleurs pour aboutir à une prise de conscience de son désir de solitude et de retraite dans un monde autre, coupé de la création naturelle, un monde sombre qui est à l'image de la mort. Le texte progresse par structures répétitives qui d'interrogation en interrogation, aboutit après une période de mutisme à un cri de révolte, présenté comme un cri de sagesse. L'âme, marquée par son amour de l'art, évolue du mal à la mort désirée. C'est le Spleen. On n'est bien nulle part, on aspire à un lieu mythique où la réalité serait différente. Dans ce monde, le poète est voué au malheur, sa condition est tragique. [...]
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