Lecture analytique entièrement rédigée des Essais et plus particulièrement de la partie intitulée De la colère de Montaigne. Il s'agit du chapitre XXXI du livre II.
[...] Tout cela caractérise l'art de la rhétorique dans l'essai. Montaigne va d'autre part réexpliquer plusieurs fois une même idée qui est l'impossibilité de contrôler la colère : (l.12-13), puis de la ligne 78 à 80. Montaigne a également recours à des arguments d'autorité : Aristote dit que la colère sert parfois d'arme à la vertu et à la vaillance (l.75-76). Cela apporte une touche intellectuelle en plus à l'argumentation de Montaigne. Le texte suit d'autre part un raisonnement déductif raisonnement qui consiste à partir d‘une idée générale pour arriver à un exemple). [...]
[...] On peut par ailleurs relever un lexique très péjoratif avec le champ lexical du bruit : tintamarre (l.61), rodomontades (l.64) ainsi qu'une comparaison péjorative Tel un taureau [ ] pousse des rugissements (l.55- 56). Montaigne dresse en fait un portrait ridicule, négatif, voire bouffon des hommes en colère. II Une argumentation bien menée 1. L'art de convaincre Après avoir vu quels étaient les défauts de la colère, nous verrons dans cette deuxième partie l'argumentation que mène Montaigne pour dénoncer les effets nuisibles de ce sentiment. [...]
[...] Dans ce passage, Montaigne dénonce les effets nuisibles de la colère. Pour cela, il met en place une argumentation bien menée. I Les effets nuisibles de la colère 1. La colère nuit à l'exactitude du jugement Montaigne met dès le début le lecteur en garde avec une phrase hyperbolique : Il n'est passion qui ébranle tant la sincérité des jugements (l.1). Le verbe ébranler qui est extrêmement fort est notamment repris à la ligne 29 : nous étant ébranlés Montaigne nous fait déjà ici part d'un des défauts de la colère : la colère nuit à l'exactitude du jugement. [...]
[...] La moitié du texte est constituée d'exemples. L'anecdote de Pison joue le rôle d'une parabole récit court et imagé qui a pour but d'être exemplaire et de donner un énoncé immoral). Cette parabole est efficace par sa composition courte et essentielle et par la présence de détails, afin de laisser le lecteur jouer avec son imagination. Montaigne contraste la colère de Pison et la joie du retour du soldat suggérée par fête, caresse, accolade Par ailleurs, les autres exemples de Tarentinus Platon et Charilus vont servir de contre exemple à l'anecdote de Pison, car eux remettent à plus tard le châtiment. [...]
[...] Cela souligne l'idée d'impossibilité de juger sous la colère et d'être à la fois juge et en colère. On peut par ailleurs relever les signes physiologiques du coléreux : Pendant que le pouls nous bat et que nous sentons de l'émotion (l.9-10). La maîtrise de soi-même est alors perdue, comme le justifie c'est la passion qui commande alors, c'est la passion qui parle, ce n'est pas nous (l.12-13) La colère est la voie ouverte à l'arbitraire Montaigne évoque aussi le fait que la colère est la voie ouverte à l'arbitraire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture