En couronnant Claude Simon, le jury suédois a accordé le prix Nobel au nouveau roman, mais surtout à un écrivain singulier et à un novateur puissant. Propriétaire viticole dans le Roussillon, Claude Simon a gardé ses distances à l'égard des gens de lettres. En revanche, il n'a pas oublié les
expériences fondamentales de son existence, qui reviennent de livre en livre : son enfance, la guerre d'Espagne, la débâcle de 1940, et aussi la famille, l'amour dans ce qu'il a parfois de plus brutal.
[...] Le fil conducteur est assuré par les instructions que le général donne par lettre à son intendante pour une bonne exploitation agricole de son domaine, comme dans le poème de Virgile Les Géorgiques, mais aussi comme dans la propriété familiale surgie du fond de l'enfance et encore gérée par l'auteur. L'œuvre de Claude Simon peut apparaître comme une vaste méditation sur l'Histoire et un savant contrepoint de l'Histoire et de l'histoire romanesque. J'avance à tâtons, sans savoir exactement où je vais, vers un but que je ne distingue même pas très bien moi- même et que probablement on n'atteint jamais. [...]
[...] Claude Simon (né en 1913) Prix Nobel 1985 En couronnant Claude Simon, le jury suédois a accordé le prix Nobel au nouveau roman, mais surtout à un écrivain singulier et à un novateur puissant. Propriétaire viticole dans le Roussillon, Claude Simon a gardé ses distances à l'égard des gens de lettres. En revanche, il n'a pas oublié les expériences fondamentales de son existence, qui reviennent de livre en livre : son enfance, la guerre d'Espagne, la débâcle de 1940, et aussi la famille, l'amour dans ce qu'il a parfois de plus brutal. Des débuts hésitants Au point de départ, Simon n'a rien d'un nouveau romancier. [...]
[...] Il est proche de Camus dans Le Tricheur (1946). Il faut attendre Le Sacre du printemps (1954) pour assister à une forme éclatée, à une narration discontinue, mais on sent dans ce beau livre (consacré en grande partie à l'évocation de la guerre d'Espagne) l'influence de Faulkner et de la technique américaine du roman. Un nouveau romancier Il rejoint bientôt les jeunes auteurs publiés aux Éditions de Minuit mais, sans être d'aucune école, il poursuit l'exploitation de ses thèmes propres (débâcle et amour dans La Route des Flandres, I960; Barcelone pendant la guerre d'Espagne dans Le Palace, 1962) et ses recherches formelles, sur la ponctuation (Le Vent, 1957), les paragraphes interrompus, la chronologie bouleversée (Histoire, 1967), l'ambiguïté du 0 (La Bataille de Pharsale, 1969), la relation du livre, de la gravure et du film (Triptyque, 1973). [...]
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