Le terme "classique " est issu de "classicus", qui signifie d'abord "de première classe", parmi les catégories de fortune selon lesquelles les citoyens romains sont répartis. "Classicus" se spécialise ensuite avec la formule classici scriptores, désignant les « écrivains de première valeur » dont il est recommandé de suivre l'exemple pour bien user de la langue.
Introduit au XVIe siècle, le mot "classique" reprend le second sens latin. Au siècle suivant, les "Classiques" désignent les écrivains considérés comme des modèles à imiter, dignes d'être étudiés. Mais c'est dans l'Encyclopédie que Voltaire emploie le terme pour qualifier les auteurs français qui, sous Louis XIV, ont élaboré un art de la mesure et de la raison, dans le respect des Anciens.
[...] formation de l'honnête homme Fort de cet enseignement, l'homme va pouvoir se conformer à un idéal de comportement : l'honnêteté. Cultivé, mesuré et discret, l'honnête homme fuit le pédantisme. Sociable, naturel et tolérant, il manie l'art de la conversation avec délicatesse. Cet idéal social est la clé de toute société harmonieuse. L'essentiel Appellation tardive, le classicisme désigne l'idéal esthétique du règne de Louis XIV. Via l'exercice de la raison et l'imitation des Anciens, il prône, dans une perspective morale, l'équilibre et la mesure, sources d'harmonie. [...]
[...] Le classicisme au XVIIe siècle 1. L'histoire d'un mot a. Origines latines Classique est issu de classicus, qui signifie d'abord de première classe parmi les catégories de fortune selon lesquelles les citoyens romains sont répartis. Classicus se spécialise ensuite avec la formule classici scriptores, désignant les écrivains de première valeur dont il est recommandé de suivre l'exemple pour bien user de la langue. b. Sens français Introduit au XVIe siècle, classique reprend le second sens latin. Au siècle suivant, les classiques désignent les écrivains considérés comme des modèles à imiter, dignes d'être étudiés en classe. [...]
[...] Moyens L'art classique a donc pour ambition première l'imitation de la Nature (mimesis). Il y parvient de diverses manières. recours au modèle antique Les Anciens sont les garants d'une perfection indépassable. Il est donc logique de prendre pour modèle : Les philosophes (Platon, Sénèque, Épicure). Les textes de théorie littéraire (La Poétique d'Aristote, l'Art poétique d'Horace). La littérature et la mythologie (La Fontaine s'inspire d'Ésope, Molière de Térence, Racine d'Euripide ou de Sophocle). recours à la raison Elle est une médiatrice nécessaire entre la Nature et sa représentation. [...]
[...] Autant de dispositions propres à assujettir la noblesse. La figure royale est allégorisée : l'aura du Roi-Soleil, via le mécénat, rayonne dans les sciences, les arts et les lettres. b. La fixation de normes Académies En 1635, Richelieu avait créé l'Académie française, qui codifie la langue dont le Dictionnaire est le garant, et juge de la conformité des œuvres nouvelles aux codes fixés. Louis XIV augmente le nombre de ces institutions destinées à promouvoir et contrôler la vie intellectuelle. salons Les lettrés et les mondains s'y côtoient, les écrivains y présentent leurs œuvres. Les salons contribuent ainsi à diffuser et à asseoir les normes du goût L'idéal classique Les lettrés se tournent vers deux valeurs sûres : la raison humaine et la tradition antique, qui vont constituer les bases d'un art nouveau. [...]
[...] La première suppose de montrer ce qui se rapproche du réel et c'est en son nom que le théâtre doit obéir aux trois unités (temps, lieu, action). La seconde préconise l'ajustement d'un sujet au genre qui le traite, du langage à son sujet, et bannit l'excès et l'indécence. c. Conséquences •Toucher, plaire et instruire Toute œuvre parvenue à la perfection ne peut manquer d'émouvoir, et ce faisant, de plaire, et, en plaisant, d'instruire celui qui la reçoit. La triple exigence de l'art classique est ainsi satisfaite. [...]
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