La fable de La Fontaine qui s'intitule "La Cigale et la Fourmi" s'inspire manifestement de la fable d'Ésope "La Cigale et les Fourmis", mais les transformations que La Fontaine fait subir au canevas de la fable antique entraînent une modification de la morale. La morale de la fable d'Ésope est explicite et transparente. Raide et sentencieuse, elle donne raison aux fourmis, dont le nombre et le rire condamnent la cigale solitaire, et elle incite avec didactisme à la prévoyance, à la prudence, laquelle permet de se préserver du malheur : "Cette fable montre qu'il ne faut pas être négligent en quoi que ce soit..." (...)
[...] Texte : La Cigale et la Fourmi Fables, I Jean de La Fontaine (1668). Texte : La Cigale et le Poète Les Amours jaunes, Tristan Corbière (1873). Texte : La Cigale Fables, Jean Anouilh (1967). Texte : La Cigale et les Fourmis C'était en hiver ; leur grain étant mouillé, les fourmis le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi manger. Les fourmis lui dirent : Pourquoi, pendant l'été, n'amassais-tu pas, toi aussi, des provisions ? [...]
[...] Il tendait son papier. Je crois que l'on s'amuse Lui dit la cigale, l'œil froid. Le renard, tout sucre et tout miel, Vit un regard d'acier briller sous le rimmel. Si j'ai frappé à votre porte, Sachant le taux exorbitant que vous prenez, C'est que j'entends que la chose rapporte. Je sais votre taux d'intérêt. C'est le mien. Vous l'augmenterez Légèrement, pour trouver votre bénéfice. J'entends que mon tas d'or grossisse. J'ai un serpent pour avocat. [...]
[...] Et moi j'en serai fort aise. Voyons : chantez maintenant. Texte : La cigale La cigale ayant chanté Tout l'été, Dans maints casinos, maintes boîtes, Se trouva fort bien pourvue Quand la bise fut venue. Elle en avait à gauche, elle en avait à droite, Dans plusieurs établissements. Restait à assurer un fécond placement. Elle alla trouver un renard, Spécialisé dans les prêts hypothécaires, Qui, la voyant entrer l'œil noyé sous le fard, Tout enfantine et minaudière, Crut qu'il tenait la bonne affaire. [...]
[...] Cette classification semble remonter au VI ème siècle avant notre ère. On la trouve à peu près chez Platon et elle deviendra classique dans le stoïcisme, puis plus tard dans la pensée chrétienne, spécialement chez saint Ambroise, saint Augustin et saint Thomas d'Aquin. Au contraire, la fable La Cigale et la Fourmi de La Fontaine ne produit pas une morale explicite : le sens moral est diffusé désormais dans l'ensemble du récit et c'est au lecteur de tirer lui-même la leçon de l'aventure qui lui a été racontée, d'après les connotations associées aux positions de chaque personnage au sein de la fable. [...]
[...] Texte : La Cigale et la Fourmi La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la Bise fut venue Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter 10 Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal, Intérêt et principal. 15 La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut. Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. Nuit et jour à tout venant 20 Je chantais, ne vous déplaise. [...]
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