Le Cid, Acte 1, Scène VI, Pierre Corneille, Don Rodrigue, délibération
Le Cid est une tragédie de Pierre Corneille, auteur classique du XVIIe siècle. Le théâtre classique était régi par de nombreuses règles, telle que la règle des 3 unités et celles de bienséance. Corneille nous présente ici une pièce obéissant à ces codes, écrite en vers irréguliers. Au cours de l'acte I, scène 6, qui fait figure de scène d'anthologie du théâtre classique, Don Rodrigue, qui sera surnommé plus tard Le Cid, exprime ses états d'âme à travers un monologue : suite à un duel entre son père, Don Diègue, et le père de Chimène, une jeune femme pour qui il est épris d'une passion réciproque, son père lui a demander de le venger : il doit donc choisir entre l'amour et le devoir.
[...] Corneille conclue sur cette première délibération en rappelant que le dilemme est sans solutions : “J'attire en me vengeant sa haine et sa colère”, et s'il ne se vengeait pas, il attirerait le mépris de son père et de Chimène, qui le prendrait pour un lâche. Don Rodrigue en arrive donc à envisager le suicide dans le but de mourir sans offenser Chimène. On croit alors Rodrigue résolu à cette mort indigne, mais son honneur va l'en empêcher. C'est la troisième partie du texte. Dès le début de cette troisième partie, Don Rodrigue se détourne radicalement de son idée précédente. Corneille a recours à 3 phrases exclamatives en tête de troisième partie : “Mourir sans tirer ma raison ! [...]
[...] Dans un premier temps, je rappellerai ce que l'on entend pas délibération et j'enchaînerai avec la forme que prend la délibération dans ce passage. Dans un second temps, je poursuivrai par l'étude du dilemme auquel doit faire face Don Rodrigue, dilemme de type cornélien. Je terminerai par une brève conclusion Délibérer, c'est élaborer une réflexion en pesant le pour et le contre : soit deux personnes échanges, soit c'est un monologue, donc une réflexion interne : c'est le cas de ce texte. [...]
[...] Le dernier paragraphe de ces stances pr.ésente un Don Rodrigue résolu, prêt à recourir à la vengeance pour l'honneur de son père En conclusion, au cours de ce monologue, Don Rodrigue évolue, passant du stade de l'enfance (protégée, dépendant des parents) à celui d'adulte (où l'on doit faire des choix), en passant par le stade de l'adolescence (prise d'indépendance, autonomie). D'un enfant à qui tout souriait, Rodrigue bascule soudainement dans le monde injuste des adultes. C'est à travers une douloureuse et longue délibération qu'il se détermine : l'expression dilemme cornélien”, qui correspond à un choix entre amour et devoir, est tirée de cette pièce. Le dilemme est un thème souvent abordé dans la tragédie classique, notamment par Racine dans Andromaque, quand l'héroïne éponyme doit choisir entre l'amour pour son fils Astiannax, et l'honneur vis-à-vis de son défunt mari Hector. [...]
[...] Corneille utilise plusieurs anaphores pour exprimer la difficulté du choix que doit faire Rodrigue, avec chaque fois un balancement auteur du quel il envisage les deux hypothèses : “Faut-il laisser un affront impuni” “Faut-il punir le père de Chimène Il y revient quelques vers plus tard avec un nouveau leitmotiv sémantique et sonore à valeur incantatoire : “M'es tu donné pour venger mon honneur” “M'es tu donné pour perdre ma Chimène L'expression “M'es représente l'épée qui lui a été confié par son père. Le mot n'est pas employé directement, mais exprimé grâce à une métonymie : le fer remplace l'épée, et atténue ainsi la réalité. L'épée était à l'époque le symbole d'une famille et de son honneur, que l'on transmettait de générations en générations. [...]
[...] Le Cid Le Cid est une tragédie de Pierre Corneille, auteur classique du XVII° siècle. Le théâtre classique était régi par de nombreuses règles, telle que la règle des 3 unités et celles de bienséance. Corneille nous présente ici une pièce obéissant à ces codes, écrite en vers irréguliers. Au cours de l'acte scène qui fait figure de scène d'anthologie du théâtre classique, Don Rodrigue, qui sera surnommé plus tard Le Cid, exprime ses états d'âme à travers un monologue : suite à un duel entre son père, Don Diègue, et le père de Chimène, une jeune femme pour qui il est épris d'une passion réciproque, son père lui a demander de le venger : il doit donc choisir entre l'amour et le devoir. [...]
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