Éternité, poète, métamorphose, Rilke, coeur du poète
Les choses trouveront une forme d'éternité en se transformant par l'intermédiaire du poète.
Les souvenirs et les souffrances doivent eux aussi être transformés dans le poète pour qu'ils prennent tout leur sens.
Sans cette métamorphose, ils restent à l'état de sensation éphémère et périssable.
Seules les choses intériorisées permettent d'affirmer notre action sur elles, l'action d'un être réellement présent et acteur, et ainsi d'attester l'existence du poète. Il leur faut pour cela avoir été métamorphosé dans le souvenir et à nouveau dans le poème.
[...] Le vent sent la vibration qui émane des objets, voire même des sentiments et des souvenirs, et s'accorde avec eux pour ensemble former une harmonie affirmant leur existence. Tout est reposé : obscurité et clarté, fleur et livre Salut terrestre : une sorte de rachat par l'art, plénitude acquise ici-bas et non pas dans un haut-delà (par la mort) ( salut de l'homme dans la vie, les deux mondes mort et vie sont entremêlés. Le poète dans le même temps, sauve les choses et se sauve lui-même. Il sort les choses de la nuit comme il en sort lui-même. [...]
[...] Proust érige la cathédrale de l'art absolu, érigée hors du temps et de l'espace hasardeux dont il célèbre le triomphe problématique dans les dernières pages du Temps retrouvé. Baudelaire, les anges revêtus d'or, de pourpre et d'hyacinthe Car j'ai de chaque chose extrait la quintessence, Tu m'as donné ta boue, et j'en ai fait de l'or Poètes : anges doués de cs infinie. Pour Rilke, l'homme est sur terre pour dire, il doit donner sa voix au monde. Le chant est existence Chanter en vérité est un autre souffle. Un souffle autour de rien. Un vol en Dieu. [...]
[...] Nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'Invisible Cœur du poète : centre de cette action, la grande ruche qui permettra de métamorphoser les choses et en tirer l'essence spirituelle, puis les accumulera, reformant ainsi un monde invisible composé des essences de toutes choses. Relation double poète-choses : les choses se métamorphosent en lui, mais il se métamorphose et mûrit aussi en elles. Les choses vécues acquièrent une sorte d'éternité dans la métamorphose, car même si les choses sont détruites, on peut les retrouver dans son intériorité : avoir été terrestre ne semble pas révocable De plus grâce à la mémoire, les choses subsistent au temps. [...]
[...] Les choses trouveront une forme d'éternité en se transformant par l'intermédiaire du poète. Les souvenirs et les souffrances doivent eux aussi être transformés dans le poète pour qu'ils prennent tout leur sens. Sans cette métamorphose, ils restent à l'état de sensation éphémère et périssable. Mais parce qu'être ici c'est beaucoup et que tout, semble-t-il, tout ce qui est d'ici, le périssable, nous réclame et a besoin de nous ; étrangement il nous concerne : nous, périssables plus que tout Seules les choses intériorisées permettent d'affirmer notre action sur elles, l'action d'un être réellement présent et acteur, et ainsi d'attester l'existence du poète. [...]
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